Posté le 18.10.2022
Chaque jour un cinéaste méconnu et un film à redécouvrir : rendre justice aux oubliés de l’histoire du cinéma, c’est aussi le rôle du festival Lumière.
Qui est-ce ?
Anatole Litvak (1902-1974), le plus européen des cinéastes américains. Il faut dire que sa bio a suivi les tourments du siècle : juif né en Ukraine, il n’a cessé d’émigrer vers l’Ouest, travaillant en Allemagne, en France (Mayerling, qui lança la carrière de Danielle Darrieux) puis s’installant à Hollywood. Fin de carrière en Europe, où il signe des coproductions internationales de prestige (Anastasia, La Nuit des Généraux).
Son film au festival Lumière ?
Inédit en France, The Long Night (1947) est un remake extrêmement fidèle du Jour se lève de Marcel Carné. On ne touche pas aux chefs-d’œuvre : le film traîne donc une mauvaise réputation, en grande partie usurpée quand on le découvre enfin. Interprétation formidable : Henry Fonda reprenant avec toute son humanité le rôle de Jean Gabin, tandis que Vincent Price est méphitique à souhait dans le rôle tenu par Jules Berry. Litvak atténue la noirceur de Carné, montrant, et ça fait chaud au cœur, une foule solidaire du héros retranché dans son appartement…
Pourquoi le redécouvrir ?
Parce que sa période américaine est méconnue, avec des films comme Nuits de bal, Raccrochez, c’est une erreur et Le Traître. Bertrand Tavernier lui-même regrettait de n’avoir jamais interviewé Litvak alors que celui-ci avait passé les vingt dernières années de sa vie en France. À quand une rétro ?
The Long Night, 1947
A. F .
Séances :
The Long Night d'Anatole Litvak (1947, 1h41)
Cinéma Opéra ma 18 14h30