à Lumière

Posté le 18.10.2022

Viva Mexico !

Alejandro González Iñárritu a présenté Bardo, fausse chronique de quelques vérités, visiblement très ému de montrer son film dans un lieu aussi symbolique que le Hangar du Premier-Film. Répondant ensuite aux questions des spectateurs, Iñárritu est revenu sur l’aspect particulièrement personnel de son film : « la même histoire va prendre une tournure très différente selon le point de vue adopté. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la réalité d’une situation, mais la vérité qui se dessine à travers la superposition de ces points de vue. »

Le cinéaste a enchainé la séance avec le dévoilement de la plaque à son nom. A minuit tous les spectateurs du film se sont déplacés pour l’accompagner. Parmi eux, de très nombreux Mexicains qui ont entouré le réalisateur en chantant Viva Mexico !

© Jean-Luc Mège Photography

« Louis Malle a douze ans lorsque ses parents l'envoient dans un pensionnat situé près de Fontainebleau tenu par un prêtre qui sera arrêté, puis déporté pour avoir fait partie de la Résistance et avoir accepté d'accueillir trois jeunes enfants juifs. Ces derniers sont dénoncés et arrêtés le 15 janvier 1944. Louis Malle m'a reçu un jour à la brasserie de l'Alma, à Paris, où il venait de terminer un repas avec son père, pour me confier le scénario du film, que j'ai lu lors de mon trajet retour vers Grenoble. J'ai immédiatement été saisi par cette histoire. Je n'avais pas tellement de rapport avec l'église catholique et un ami m'a donc conseillé d'aller rencontrer un révérend très célèbre à Paris et qui avait été prisonnier à Mauthausen. Il m'a raconté sa propre déportation et cela m'a beaucoup éclairé pour interpréter mon personnage ».

Philippe Morier-Genoud présentant avec Irène Jacob Au Revoir les enfants (1988) de Louis Malle dans lequel il interprète le Père Jean :

© Léa Rener