Coup de projecteur

Lúcio Flávio, l'ennemi public n°1


Posté le 21.10.2022


 


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Lúcio Flávio, l’ennemi public n°1, 1977 © DR

Le cinéma de genre a toujours été idéal pour dénoncer tout en divertissant les exactions politiques, en prenant toute l’attention de celui qui regarde sans qu’il y pense. Le brésilien Hector Babenco l’a très bien compris quand il réalise le complexe Lúcio Flávio, l'ennemi public n°1. Lúcio Flávio est un gangster jeune, vif et qui ne se laisse ni acheter, ni effrayer. Des qualités qui ne sont pas évidentes à tenir dans un Brésil bien corrompu, sous dictature, sillonné par une police bien plus dangereuse que les hors-la-loi. Babenco travaille avec beaucoup de force et de tension les différentes situations qui secouent la société brésilienne. Le faire par le prisme d’un esprit libre et violent comme Lúcio Flávio, est d’autant plus orignal.

Filmé en liberté, à travers une campagne bien rêche ou les rues hostiles de la ville, ou encore entre les murs d’une prison, ce portrait d’un homme insoumis est exécuté sans perdre de temps et sans idéalisation. Il ne s’agit pas pour Babenco de glorifier la violence d’un braqueur, mais de montrer grâce à lui la vraie violence, celle d’une police qui torture, avec quelqu’un habitué à se battre et se débattre. Ne pas se laisser faire, c’est être éveillé au monde, y compris et surtout quand ce monde déraille complètement. C’est cette révolte pleinement filmée que propose Babenco.

 

 

 

Virginie Apiou

 


Séances :

Lúcio Flávio, l’ennemi public n°1 d’Hector Babenco (Lúcio Flávio o passageiro da agonia, 1977, 1h24)

Pathé Bellecour ve 21 17h

 

 



 

 

 

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