Posté le 15.10.2022
À bout de course, 1988
Fin des années 80, une famille américaine très unie traverse sans fin les Etats-Unis. Sa particularité : les parents sont deux activistes recherchés depuis des années par le F.B.I.. Un problème inévitable se pose bientôt à leur fuite : leur fils adolescent veut s’émanciper. A bout de course est un film exceptionnel. Exceptionnel par la nature de son sujet très rare dans le cinéma américain. Exceptionnel par son traitement, celui de choisir un motif ouvertement politique, uniquement déployé par le prisme de la vie privée. Cette histoire pas comme les autres, vécue de l’intérieur, nous entraine en permanence au sein de cette cellule familiale composée d’êtres à la connivence remarquable.
Concentré sur son récit, Sidney Lumet multiplie les bonnes idées artistiques dont le point commun est de pratiquer ce que l’on n’attend jamais autour d’un tel sujet intranquille : un film de traque calme. La bande originale signée Tony Mottola accompagne de quelques accords discrets, maîtrisés et mélodieux à la guitare sèche, les personnages pourtant en perpétuel état de fuites. Le casting anti-spectaculaire (Christine Lahti, Judd Hirsch, River Phoenix…) se révèle bouleversant de complicité et d’affection. La grande douceur qui innerve l’ensemble ne fait que renforcer la pertinence de la réflexion politique autour de l’engagement, de la fidélité en un idéal, et la volonté viscérale et irraisonnable de vivre comme les autres, et fait de A bout de course une œuvre magnifique et bouleversante.
Virginie Apiou
Séances :
À bout de course de Sidney Lumet (Running on Empty, 1988, 1h56)
Institut Lumière sa 15 14h45 | UGC Confluence di 16 13h30 | Sainte-Foy-lès-Lyon je 20 20h | Pathé Bellecour ve 21 10h45 | Lumière Terreaux sa 22 19h