Posté le 15.10.2022
Chaque jour un cinéaste méconnu et un film à redécouvrir : rendre justice aux oublié de l’histoire du cinéma, c’est aussi le rôle du festival Lumière.
Qui est-ce ?
Edmond T. Gréville, (1906 - 66), grand cinéphile, amoureux des actrices, devenu cinéaste au début des années 30, auteur de plus d’une trentaine de films, la plupart oubliés, rarement montrés, et qui témoignent d’une inspiration rare dans le cinéma français, par leur étrangeté, leur goût du baroque. Il fait partie des auteurs dont Bertrand Tavernier, alors jeune cinéphile, devint l’ami dans les années 50. L’institut Lumière a d’ailleurs republié son premier roman, Supprimé par l’ascenseur, et ses savoureux mémoires, 35 ans dans la jungle du cinéma.
Son film au festival Lumière ?
Au sein d’une carrière compliquée, Edmond T. Gréville a toujours saisi toutes les occasions de tourner. Il accepte donc la commande de la version anglaise d’un film français de Pabst, récemment achevée, Salonique nid d’espions. Ce sera Mademoiselle Docteur, qui raconte, dans la langue de Lloyd George, les exploits d’une espionne allemande pendant la guerre de 14. Le cinéaste a le plaisir de diriger son idole, Erich von Stroheim, dans un double rôle savoureux, avec perruque et bandeau sur l’oeil (on dirait Harpo Marx).
Mademoiselle Docteur, 1937
Pourquoi le découvrir ?
Parce qu’à l’image de ce petit film alerte, Gréville montre son art du récit, sa quête d’un cinéma « pur », avare en dialogues, et son plaisir à magnifier la beauté de ses actrices, Dita Parlo en espionne amoureuse, l’américaine Claire Luce en rivale maléfique. Mademoiselle Docteur, œuvre de circonstance, donne envie de voir au revoir Remous, Pour une nuit d’amour, L’Île du bout du monde, etc.
Aurélien Ferenczi
Séances :
Mademoiselle Docteur d’Edmond T. Gréville (Under Secret Orders, 1937, 1h30)
Villa Lumière sa 15 16h15 | Institut Lumière di 16 9h15