L'autre Roemer

 


Posté le 16.10.2022


 

Chaque jour un cinéaste méconnu et un film à redécouvrir : rendre justice aux oublié de l’histoire du cinéma, c’est aussi le rôle du festival Lumière.

 

Qui est-ce ?

Michael Roemer (né en 1928), juif allemand émigré en Angleterre puis aux États-Unis juste après la guerre, qui, au début des années soixante, reconnaît dans la ségrégation qui opprime le peuple noir américain le même mécanisme que sa famille a connu sous le joug hitlérien. Universitaire, professeur à Yale, il a tourné une poignée de films dans des genres très différents, qui ne connurent le succès que tardivement, après qu’on les eut redécouverts (comme Harry Plotnick seul contre tous).

 

Son film au festival Lumière ?

Un homme comme tant d’autres, primé au festival de Venise 1964, raconte sur un mode néo-réaliste la difficulté d’un jeune couple noir à vivre paisiblement dans le sud des États-Unis, où le racisme et la violence sévissent fortement. À l’heure où les cinéastes noirs se comptent sur les doigts d’une main, Roemer et son coscénariste Robert Young (plus tard lauréat de la première Caméra d’or cannoise pour son film Alambrista), deux Blancs diplômés d’Harvard, embrassent la cause noire. On ne parle pas encore d’appropriation culturelle…


NOTHING-BUT-A-MAN
Un homme comme tant d’autres, 1964

Pourquoi le découvrir ?

Parce que c’est, dit-on, le film préféré de Malcom X ? En tout cas parce qu’avec beaucoup d’empathie pour ses personnages, joués par Ivan Dixon et la chanteuse Abbey Lincoln, le film montre de façon poignante l’iniquité de la « question raciale » aux États-Unis. Et pose la bonne problématique : c’est parce que son héros refuse de se soumettre qu’il perd ses emplois les uns après les autres. Mais la révolte gronde…

 

 

 

Aurelien Ferenczi

 


Séances :

Un homme comme tant d’autres de Michael Roemer (Nothing But a Man, 1964, 1h30)
Pathé Bellecour di16 14h | Villa Lumière lu17 20h

 

 

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