Posté le 19.10.2022
Chaque jour un cinéaste méconnu et un film à redécouvrir : rendre justice aux oubliés de l’histoire du cinéma, c’est aussi le rôle du festival Lumière.
Qui est-ce ?
Martin Holly (1931–2004), cinéaste slovaque dont le festival 2020 avait déjà montré un étonnant western tourné dans les Monts Tatras, Les Cavaliers nocturnes. Les dictionnaires vantent son « réalisme robuste » et son goût pour « le renouvellement esthétique ». Mais qui s’en souvient ? Son oeuvre pour le cinéma et la télévision ne traversent aujourd’hui les frontières que grâce au travail de restauration mené par les archives slovaques. La partition du pays aurait-elle eu du bon ?
Un cas particulier, 1964
Son film au festival Lumière ?
Plus noir que noir, Un cas particulier détaille le fonctionnement de la police et de la justice dans une petite ville slovaque. Accusé du viol et du meurtre d’une adolescente, un jeune forain est rapidement emprisonné et déclaré coupable. L’avocat qui le défend a des doutes sur les méthodes qui ont conduit à son inculpation… C’est l’époque où la Tchécoslovaquie desserre le joug soviétique et se pose des questions dangereuses sur la vérité de ses institutions.
Pourquoi le découvrir ?
Parce que la description d’une petite « nomenklatura » locale, juge, procureur, inspecteur, avocat, se contentant de rites immuables, frappe par sa virulence critique. On pense aux personnages des premières pièces de Havel, intellos complices dans un régime qui chancelle. Parce qu’il a quitté la FAMU, la célèbre école de cinéma de Prague, pour revenir dans sa Slovaquie natale, Martin Holly n’a pas la notoriété des Forman, Herz, Jires, cinéastes annonciateurs du printemps. C’est très injuste.
A. F .
Séances :
Un cas particulier de Martin Hollý (Prípad preobhajcu, 1964, 1h30)
Institut Lumière me 19 11h15 | Cinéma Opéra je 20 19h45