Posté le 22.10.2022
Le Festival Lumière rend hommage à une héroïne « badass » du cinéma japonais : l’actrice Meiko Kaji, révélée par La Femme scorpion (1972), chef de bande dans Elle s’appelait Scorpion (1972), et guerrière flamboyante dans Lady Snowblood (1973). Petite fiche d’identité des qualités hors normes de ces deux personnages.
Meiko Kaji dans Lady Snowblood © DR
Look
Silhouette fine, capeline noire, cheveux mangeant le visage, regard par en-dessous, mains serrées dans les poches d’un long manteau noir qui marque la taille pour Scorpion ; kimono traditionnel impeccablement tenu, et long sabre en permanence à la main pour Lady Snowblood. Ces héroïnes sont lookées pour aller au-devant de la caméra en crânant sérieusement. On les suit.
Nudité
D’une grande beauté, ces guerrières ne cachent jamais leur féminité. Scorpion utilise sa nudité comme une arme de liberté massive. Chez elle, tout se consomme sexuellement sans préjugé : corps féminin ou masculin. Partiellement habillée, Lady Snowblood poignarde sans pitié l’homme avec lequel elle fait l’amour.
Dégaine
Ces justicières parlent peu et s’expriment essentiellement par la gestuelle graphique du combat mené jusqu’au bout, tels des personnages outrés surgis d’un manga.
Vengeance !
Capables de tout face aux coupables, inoffensives pour les innocents, la Femme Scorpion et Lady Snowblood (qui inspira à Quentin Tarantino Kill Bill 1 et 2), accomplissent leurs vengeances, comme des armes fatales prêtes à tabasser.
2022
Ces héroïnes de films de genre séduisants, politiques, rageurs, imaginatifs, engagés contre les violences faites aux femmes, la tendance des sociétés à se corrompre, sont toujours très actuelles et à re-découvrir également pour la beauté frondeuse d’une certaine image des années 70.
Virginie Apiou
NUIT MEIKO KAJI :
La Femme scorpion de Shun’ya Ito (1h27)
Suivi de Elle s’appelait Scorpion de Shun’ya Ito (1h29)
Suivi de Lady Snowblood de Toshiya Fujita (1h37)
Institut Lumière ve21 minuit