Posté le 22.10.2022
Marlène Jobert présente Le Passager de la pluie de René Clément
« René Clément ne me connaissait pas, ne m’avait jamais vu au cinéma, la sollicitation est arrivée par le producteur Serge Silberman et par son scénariste Sébastien Japrisot. Ils m’avaient vue dans L’Astragale. Nous avons tourné en double version, or je ne parlais pas l’anglais, mais j’avais un coach et je crois que ne m’en suis pas mal sortie. Ça s’est bien passé avec René Clément, ce n’est que pendant les premiers jours que nous ne nous sommes pas tellement bien entendus. Il prononçait les répliques avant moi, pour que je les dise exactement comme lui le souhaitait, alors je ne me sentais pas très bien. Et puis sa femme, Bella, est intervenue un jour de son accent slave en lui disant : « Chéri, laisse faire la petite , donne-lui le temps, attends… »
La difficulté que j’ai eue avec Charles Bronson c’est qu’il ne dominait pas un mot de français et malgré ça il y a eu quand même échanges de regards et de sympathie entre nous. Annie Cordy est magnifique dans le film, on ne l’attendait pas là, c’est Clément qui l’avait choisie. Le Passager… a très bien marché, 4 millions de spectateurs je crois et à l’international aussi. Grâce à Bronson bien sûr. Je suis très émue d’être à Lyon, car je ne m’attendais pas à ce que les gens se souviennent de moi . Je n’en reviens pas qu’on se souvienne ainsi de tout ce que j’ai fait ! Et que je m’en souvienne aussi ! Je n’ai pas eu conscience de « faire carrière », mais j’étais passionnée et je me suis donnée pleinement ».
© Pedro Rojo Romeo
Vincent Lindon présente À bout de course de Sidney Lumet
« Je suis très très amoureux de ce film. Je l'ai vu quinze fois, il représente tout ce qui me touche dans la vie, de l'adolescent aux personnages adultes. C'est le plus grand film de Lumet et un des dix importants pour moi. Je l'ai découvert en 1988 en salle, je me souviens avoir voulu être l'ado, maintenant je voudrais être le père. Je suis très content que vous le voyez. Je vous embrasse. Je sais que vous allez adorer. »
© Daniel Whittington
Claude Lelouch présente Vivre pour vivre
« C'était l’histoire d’un type admirable dans sa vie d’explorateur, mais incompétent dans sa vie privée. J'étais parti d'une anecdote de ma femme de l’époque dont j’allais me séparer, elle me trouvait niais dans ma vie privée. Je voulais absolument Trintignant pour le rôle, mais il n'était pas convaincu. Il me disait : rien ne pourra marcher après le succès d’Un homme et une femme. Je choisis alors Montand. Je vais ensuite chez Jeanne Moreau et elle me dit : je ne vais quand même pas me faire cocufier dans un film par un con comme Montand. J'offre alors le rôle à Annie Girardot. »
© Daniel Whittington