Posté le 20.10.2022
Mercredi soir, dans l'écrin majestueux de l'Auditorium de Lyon, le jazzman Kyle Eastwood a rendu hommage à son père en réinterprétant onze célèbres mélodies de ses films, épaulé par son traditionnel quintet et l'Orchestre National de Lyon. « You'll love it ! » - « Vous allez adorer ! » -, a prévenu Clint Eastwood dans un message vidéo diffusé sur l'écran géant de la salle avant que Stephen Bell, le chef d'orchestre, ne donne le départ d'un concert somptueux, en forme de road movie musical au cœur de la carrière d'un géant.
C'est la ligne de basse très « funky » du thème de Magnum Force (1973), le second volet de la saga de L'Inspecteur Harry, qui a ouvert cette chevauchée musicale entre classique et jazz durant laquelle Kyle Eastwood, assis à l'avant de la scène, a alterné entre la basse et la contrebasse. « Nous avons tenté d'arranger les thèmes en gardant leur essence. La mélodie devait rester au cœur de cette exploration », a expliqué le musicien dans l'une des bribes de conversation diffusées entre chaque morceau, où il invite son père à évoquer ses souvenirs.
© Jean-Luc Mège
Dans l'une d'elles, l'acteur raconte notamment sa rencontre avec le saxophoniste et compositeur Lennie Niehaus, avec qui il a collaboré ensuite sur Impitoyable (1992) et Sur la route de Madison (1995), deux des films revisités par Kyle Eastwood devant les spectateurs de l'Auditorium. « Je lui servais des bières dans un club où j'avais été embauché alors que j'étais dans l'armée », a précisé Clint Eastwood, flanqué d'un sourire malicieux.
Mémoire de nos pères (2006), Lettres d'Iwo Jima (2007), L'échange (2008) ou encore Gran Torino (2009) : la seconde partie de la représentation s'est davantage consacrée à la carrière de réalisateur de Clint Eastwood. Mais lorsqu'au moment du rappel, les premières mesures des thèmes de Pour une poignée de dollars (1964) et de Le Bon, la brute et le truand (1966), composés par Ennio Morricone, ont retenti, un tonnerre d'applaudissements a traversé les travées de l'écrin lyonnais. Comme celui qui, en 2009, a accompagné la remise du premier Prix Lumière à l'acteur, à jamais le premier.
© Jean-Luc Mège
© Jean-Luc Mège
Benoit PAVAN