PUBLIÉ LE 17.10.2022
Réalisé en 1958, Tana est le premier film de fiction albanais ! Une cinématographie qui arrive tardivement, mais qui le fait par le biais d’une œuvre à la grâce réelle. Tana est une jeune femme qui aime sourire, escalader les palissades et aller librement les pieds nus à travers la campagne dans sa robe à pois. Elle tente de vivre son amour pour un jeune homme aussi enthousiaste qu’elle. Autour d’eux, la société rurale ne se montre pas franchement progressiste. Quelque part entre la force au romanesque simple de Toni de Jean Renoir, et le néo réalisme italien cher au Roberto Rossellini des années 50, Tana est une ode à la spontanéité et au caractère authentique de la vie. Tout est exaltation dans ce monde rural, en cette saison d’été.
Tourné principalement en extérieur, Tana est aussi un film sur la vaillance des tâches agricoles en collectivité, et le mouvement de la nature. L’eau qui dévale en cascade, les pieds de maïs qui forment des cachettes idéales, les troncs d’arbre qu’on étreint accompagnent les corps et les âmes des travailleurs. Au cœur de ce monde aux valeurs socialistes d’une Albanie appartenant encore au bloc soviétique, les protagonistes ne cessent de déjouer les pièges qui les entourent symbolisés principalement par un rival jaloux et violent. Dans un noir et blanc profond et contrasté, se déploie une chronique de l’amour en milieu hostile, menée par la comédienne Tinka Kurti, dont la blondeur unique, fonctionne comme une flamme toujours agitée..
Virginie Apiou
À découvrir parmi les Trésors et curiosités du label Lumière Classics
Tana de Kristaq Dhamo (1958, 1h38)
> Mardi 18 octobre 2022 à 9h15 à l'Institut Lumière
> Mercredi 21 octobre à 10h45 au Lumière Terreaux