Devant la caméra d’Ozu, Naruse (qui la révèle à l’étranger avec La Mère, sorti en France en 1954) ou Mizoguchi (avec lequel elle a tourné 16 films dont Les Contes de la lune vague après la pluie), Kinuyo Tanaka était l’une des actrices les plus célèbres et les plus puissantes du cinéma japonais. En 1953, elle décide de passer à la réalisation dans une industrie qui ne compte aucune femme cinéaste. Elle rencontre alors une violente levée de boucliers de la part de ses mentors (en particulier Mizoguchi). Elle y parvient finalement avec l’aide du jeune studio ShinToho, de son fidèle ami Yasujiro Ozu et du cinéaste militant gay Keisuke Kinoshita qui la soutient et lui écrit son premier scénario, Lettre d’amour, succès critique, en Compétition au Festival de Cannes. Entre 1953 et 1962, Kinuyo Tanaka tourne six films, résolument libres, parfois provocants, et place les femmes en figures de proue de son cinéma, qu’elles soient maîtresses, prostituées, poétesses, héroïnes ou victimes des tourments de l’Histoire. Six films d’une grande rareté à découvrir grâce à Carlotta Films, restaurés par les différents studios avec lesquels elle a travaillé, Nikkatsu, Toho, Shochiku et Kadokawa. |
Lettre d’amour de Kinuyo Tanaka (Koibumi, 1953, 1h38)
La Lune s’est levée de Kinuyo Tanaka (Tsuki wa noborinu, 1955, 1h41)
Maternité éternelle de Kinuyo Tanaka (Chibusa yo eien nare, 1955, 1h46)
La Princesse errante de Kinuyo Tanaka (Ruten no ohi, 1960, 1h42)
La Nuit des femmes de Kinuyo Tanaka (Onna bakari no yoru, 1961, 1h33)
Mademoiselle Ogin de Kinuyo Tanaka (Ogin-sama, 1962, 1h42)
Cinéaste indépendante audacieuse, Joan Micklin Silver réalise ses deux premiers longs métrages, Hester Street et Between the Lines, à une époque où la direction de projets de fiction est réservée aux hommes. Formant un couple ambitieux avec Raphael D. Silver – elle à la réalisation, lui à la production – elle se fait rapidement une réputation auprès du public et du cinéma indépendant américain. Marquée par ses racines juives et les problématiques de son époque, sa filmographie interroge et oppose des thématiques clés de la société américaine, telles que la tradition, la modernité, l’indépendance et le déracinement. À découvrir grâce à Cohen Films. |
Réalisatrice
Hester Street de Joan Micklin Silver (1975, 1h31)
Between the Lines de Joan Micklin Silver (1977, 1h41)
A Fish in the Bathtub de Joan Micklin Silver (1998, 1h37)
Productrice
On the Yard de Raphael D. Silver (1978, 1h41)
Cinéaste rebelle et frondeuse, formée aux côtés de Federico Fellini sur Huit et demi, Lina Wertmüller secoue l’Italie machiste des années 1960. Entre satire du fascisme, guerre des sexes et lutte des classes, son cinéma provocateur mêle sans cesse politique, féminisme et comédie. Accompagnée de son acteur fétiche Giancarlo Giannini, elle reçoit de nombreux prix internationaux durant les années 1970 et rencontre un grand succès. En 1977, elle rentre dans l’histoire avec Pasqualino, en devenant la première femme nommée à l’Oscar de la mise en scène. |
Mimi métallo blessé dans son honneur de Lina Wertmüller
(Mimi metallurgico ferito nell’onore, 1972, 2h)
Film d’amour et d’anarchie de Lina Wertmüller
(Film d’amore e d’anarchia, ovvero ’stamattina alle 10 in via dei Fiori nella nota casa di tolleranza…’, 1973, 2h09)
Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l’été de Lina Wertmüller
(Travolti da un insolito destino nell’azzurro mare d’agosto, 1974, 1h55)
Pasqualino de Lina Wertmüller
(Pasqualino Settebellezze, 1975, 1h56)
Prolifique scénariste méconnue du grand public, Muriel Box s’est illustrée comme réalisatrice à une époque – les années 1950 – où le cinéma était uniquement dominé par les hommes. Ses films se caractérisent par un intérêt marqué pour des thèmes d’actualité : la situation politique en Irlande, l’avortement, la sexualité chez les adolescents… Elle s’attaque également à la bataille des sexes de façon frontale, mais toujours avec humour.
Les films présentés :To Dorothy, a Son de Muriel Box (1954, 1h19) |
Mise à l’honneur cette année de réalisatrices n’ayant réalisé que quelques films trop rares, voire un seul et unique, comme l’actrice Barbara Loden et son film Wanda. S’éloignant de la caméra volontairement ou contre leur gré, ces cinéastes n’en ont pas moins Imposé des œuvres personnelles et marquantes. |
Jeunes filles en uniforme de Léontine Sagan (Mädchen In Uniform, 1931, 1h27)
Paris 1900 de Nicole Védrès (1947, 1h22)
Together de Lorenza Mazzetti (1956, 52min)
Wanda de Barbara Loden (1970, 1h37)
Vivre ensemble (1973, 1h33)
Rétrospective d’une pionnière, scénariste, monteuse, l’une des premières réalisatrices dans un studio hollywoodien, première femme à tourner un film parlant et à intégrer la Director’s Guild of America, inventrice du micro à perche. Féminisme, homosexualité, domination masculine, les thématiques de ses films sont étonnamment contemporaines et puissantes.
Les films présentés :Anybody’s Woman de Dorothy Arzner (1930, 1h20) |
Histoire permanente des femmes cinéastes, suite, avec cette étoile filante du cinéma soviétique. Larissa Chepitko (1938-1979), méconnue et oubliée, en était l’un des grands espoirs, et a tourné des films marquants (dont son dernier, sublime, L’Ascension, Ours d’Or à Berlin). Une vraie découverte.
Les films présentés :Chaleur torride de Larissa Chepitko (Znoy, 1963, 1h19)
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Actrice, scénariste, productrice et réalisatrice américaine de l’après-guerre, Ida Lupino fut une figure transgressive du cinéma, tant par ses choix de carrière que par les sujets de ses films, aux titres évocateurs : Bigamie, Never Fear, Le Voyage de la peur ou Not Wanted.
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Après Alice Guy en 2012, honneur à Germaine Dulac (1882-1942), militante féministe, à l’origine du renouveau du cinéma français et de l’avant-garde cinématographique.
Les films présentés :Ame d’artiste de Germaine Dulac (1925, 1h40)
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