On ne l’appelait pas encore André De Toth, mais Tóth Endre, à la hongroise, et il n’était pas encore « le dernier borgne d’Hollywood », célébré par Bertrand Tavernier. C’était un jeune fils de bourgeois amateur de cinéma, né en 1913 dans le sud de la Hongrie. Après une expérience avortée d’auteur de théâtre, il est pris sous les ailes bienfaitrices du dramaturge Ferenc Molnar et du poète Mihaly Babits. Grâce à eux, il visite les studios Hunnia de Budapest et s’y montre immédiatement irremplaçable. Il poursuit son apprentissage en voyageant : de Londres, où il prête main forte à la fratrie Korda, ces Hongrois qui dominent le cinéma britannique, jusqu’à Hollywood, où il lui manque d’avoir réalisé des films pour être réellement pris au sérieux. Qu’à cela ne tienne : de retour à Budapest, il en réalise cinq d’affilée, en la seule année 1939, passant d’un style à l’autre : polar avec 5 heures 40 ; chronique féminine avec Deux filles dans la rue ; biographie historique avec La Vie du docteur Semmelweis, du nom du médecin qui inventa l’asepsie ; mélodrame avec Les Noces de Toprin ; ou fable morale avec Six semaines de bonheur. Ils lui ouvriront les portes d’Hollywood, où il s’exile, comme nombre de ses compatriotes, à la montée du nazisme. De Toth, qui est souvent venu à l’Institut Lumière sur l’invitation de Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux, nous a quittés en 2002. Il est passionnant, aujourd’hui, de revoir ses débuts méconnus et prometteurs.
En collaboration avec le National Film Institute Hungary – Film Archive, qui a restauré l’ensemble des films.
Remerciements à The Film Foundation.
Les Noces de Toprin d’André De Toth (Toprini nász, 1939, 1h21)
Le lieutenant Mányay et la fille de son colonel sont amoureux. Parlant couramment russe, le jeune officier est envoyé sous une fausse identité chez le comte Toprini afin de mettre au jour un réseau d’espionnage… Grand succès public pour ce premier film, mêlant romance et aventure.
Cinéma Opéra ma 18 17h | Villa Lumière me 19 21h30
5 heures 40 d’André De Toth (5 óra 40, 1939, 1h20)
Marion s’est séparée de son mari qui continue de la contrôler. Le juge d’instruction Henri Tessier, son ancien fiancé, enquête sur le meurtre d’une cantatrice : le mari est suspecté… Premier thriller hongrois, il remporte le prix du film le plus avant-gardiste à la Mostra de Venise.
Institut Lumière ma 18 14h15 | UGC Confluence ve 21 10h45
Deux filles dans la rue d’André De Toth (Két lány az utcán, 1939, 1h24)
Deux femmes ayant fui leur village se rencontrent à Budapest et s’installent ensemble… Précurseur des mélodrames noirs hongrois, le film aborde les problèmes sociaux, le harcèlement et la lutte des femmes pour leurs indépendance et émancipation.
Cinéma Opéra lu 17 17h | UGC Confluence je 20 11h15
Six semaines de bonheur d'André De Toth (Hat hét boldogság, 1939, 1h16)
Gábor est braqueur mais sa fille le croit homme d’affaires. Celle-ci rencontre un étudiant qui se fait voler l’argent destiné à ses frais universitaires. Gábor décide de dérober l’argent au pickpocket… Un beau thriller, mêlant histoire d’amour et déboires d’un braqueur.
Pathé Bellecour lu 17 19h30 | Cinéma Opéra ve 21 19h15
La Vie du docteur Semmelweis d’André De Toth (Semmelweis, 1939, 1h18)
Des patientes d’une clinique de Vienne meurent de fièvre puerpérale. Semmelweis, obstétricien, découvre qu’il s’agit d’un problème d’hygiène, contre l’avis de la communauté scientifique… Un film progressiste et passionnant qui nous plonge dans la médecine du XIXe siècle.
Lumière Terreaux ma 18 11h | Institut Lumière je 20 9h15
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