Billetterie

Bardo, fausse chronique de quelques vérités

Bardo, falsa crónica de unas cuantas verdades

de Alejandro González Iñárritu , Mexique , 2022

Invités du festival : Alejandro González Iñárritu / Avant-première

Silverio (Daniel Giménez Cacho), célèbre journaliste et documentariste mexicain, vit à Los Angeles depuis vingt ans. Pour recevoir un prestigieux prix international, il retourne dans son pays natal. Pendant qu’il se prépare à la cérémonie, surgissent des bribes de son passé, réel ou fantasmé, qui l’amènent à réfléchir sur sa propre identité, et sur la réalité, qu’en bon journaliste, il doit mettre au jour… Souvenir réinventé d’un enfant perdu trop tôt, tragédie pour lui et son épouse Lucia (Griselda Siciliani) ; culpabilité d’être un émigré privilégié alors que les migrants s’entassent à la frontière des États-Unis ; errance dans les rues de Mexico qui invoque peu à peu l’histoire brutale de son pays…

 AVP-Innaritu-Bardo


« Bardo » est un terme tibétain qui fait référence au concept bouddhiste d'un état transitoire flottant, entre la mort et la renaissance. Il signale la forte dimension onirique de cette œuvre libre et foisonnante dans laquelle le cinéaste, de retour à Mexico plus de vingt ans après Amours chiennes, qui l’a révélé, a placé beaucoup d'éléments autobiographiques. Doublement couronné aux Oscars pour Birdman et pour The Revenant, Iñárritu, 59 ans, fait partie des cinéastes mexicains qui ont "conquis" Hollywood et Bardo tisse des liens avec Roma d’Alfonso Cuarón : même retour au pays natal, même dimension mélancolique.

Néanmoins, à un récit structuré, Iñárritu préfère, comme à son habitude, une narration en forme de « courant de conscience », dans la lignée d’un cinéma réflexif dont le modèle reste de Fellini : sur le mode tragi-comique, un créateur s’interroge sur son parcours, son inspiration défaillante, voire sa légitimité. Ce qui le rapproche de Fellini, c'est l'ampleur de sa vision (et des moyens qui lui sont alloués), à l'image de la séquence évoquant la guerre entre les États-Unis et le Mexique au milieu du XIXe siècle. Le film a été tourné en pellicule 65mm, les lumières réglées par le grand chef opérateur Darius Khondji.

« Il s'agit d'un cinéma profondément personnel, immersif, qui témoigne d'un grand questionnement sur l'identité culturelle individuelle et nationale, sur l’entêtante mortalité, sur le prix du succès, sur le cœur déchiré de l'expatrié de retour au pays, sur la porosité du temps et sur le séduisant labyrinthe de la mémoire. Le plus révélateur est peut-être le sentiment de vivre et de travailler dans un pays qui a fait preuve d'une arrogance impérialiste si froide envers le sien. » (David Rooney, The Hollywood Reporter, 1er septembre 2022)

 

Bardo, fausse chronique de quelques vérités (Bardo, falsa crónica de unas cuantas verdades)
Mexique, 2022, 2h43, couleurs, format 2.39
 
Réalisation Alejandro González Iñárritu
Scénario Alejandro González Iñárritu, Nicolás Giacobone
Photo Darius Khondji
Musique Bryce Dessner
Montage Monica Salazar, Alejandro González Iñárritu
Décors Eugenio Caballero
Costumes Anna Terrazas
Production Alejandro González Iñárritu, Stacy Perskie, Redrum, M Producciones
 
Interprètes Daniel Giménez Cacho (Silverio), Griselda Siciliani (Lucia), Ximena Lamadrid (Camila), Iker Sanchez Solano (Lorenzo), Andrés Almeida (Martin)
 
Présentation à la Mostra de Venise 1er septembre 2022
Remerciements à Netflix
En avant-première de sa diffusion à partir du 16 décembre 2022
  

Séances
Icone Billet 17ACHAT dim 16 20h30 - Institut Lumière
En présence d'Alejandro González Iñárritu

 

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