Casablanca, au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Rick Blaine (Humphrey Bogart), Américain en exil, est propriétaire du Rick’s Café Américain, fréquenté par tous ceux qui cherchent à échapper à la domination allemande et au régime de Vichy. Malgré tous les trafics et arrangements sous le manteau, Rick réussit à ne pas s’impliquer dans la guerre. Jusqu’au jour où Ilsa Lund (Ingrid Bergman), son ancien amour, passe la porte du club en compagnie de son époux, le chef de la Résistance tchèque.
Quand ils tournent Casablanca, Ingrid Bergman, actrice suédoise émigrée aux États-Unis, et Humphrey Bogart sont déjà des vedettes à Hollywood. Après la guerre, une fois les films américains libres de circuler, ils deviennent des stars internationales – et le film de Curtiz contribua évidement à cette renommée.
Écrit au jour le jour pendant le tournage, le scénario ne précisait pas, a priori, lequel des deux hommes, Rick Blaine ou Victor Laszlo, Ilsa choisirait. Ce n’est que deux semaines avant la fin du tournage que la décision fut finalement prise. « Lorsqu’Ingrid pose la question à Curtiz, celui-ci répond en levant les yeux au ciel “Nous ne savons pas encore. Joue-le… entre deux !” […] On n’en sait pas plus que Rick et Ilsa, on tremble avec eux, on espère sans y croire. Le couple est mythique, il illumine l’œuvre à jamais. Il a sa propre vie, hors du film. » (Michel Boujut, L’Avant-Scène n°503, juin 2001)
Le Rick’s Café Américain, lieu central du récit, est un espace extrêmement politique, où l’on négocie des informations sur fond de jazz, un cocktail à la main. Tous les camps et toutes les origines s’y réunissent. Sur le plateau, on compte du reste trente-quatre nationalités et certains acteurs ou techniciens ont eux-mêmes fui le nazisme et trouvé refuge à Hollywood. Considéré comme un film de propagande antinazie, Casablanca fête sa première projection alors que les Américains ont débarqué deux semaines plus tôt dans la ville.
« Casablanca n’était donc a priori qu’un exploitation-movie de plus, mélangeant les genres, film de temps de guerre teinté de film noir. Mais de par son esthétique, véritable parangon du style classique fonctionnel, son scénario fort en émotions, sa musique désespérément nostalgique et ses interprètes fascinants, il s’est imposé comme le pur classique d’une époque. Et il l’est resté. » (Michel Cieutat, Positif n°635, janvier 2014)
Un film à l’alchimie secrète et merveilleuse qui donne, avec une Bergman amoureuse et un Bogart ivre de solitude, un film indémodable, inépuisable. Casablanca fait un triomphe et est couronné de trois Oscars : meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté et meilleur film. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands films américains jamais réalisés.
Casablanca
États-Unis, 1942, 1h42, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Michael Curtiz
Scénario Julius J. Epstein, Philip G. Epstein, Howard Koch, d’après la pièce Everybody Comes to Rick's de Murray Burnet et Joan Alison
Photo Arthur Edeson
Musique Max Steiner ; Isham Jones, Ford Dabney, Joseph Meyer and Roger Wolfe Kahn, M.K. Jerome, Jack Scholl, Ray Noble, Harry Akst…
Montage Owen Marks
Décors George James Hopkins
Costumes Orry-Kelly
Production Hal B. Wallis, Warner Bros.
Distributeur Warner Bros.
Interprètes Humphrey Bogart (Richard Blaine, dit Rick), Ingrid Bergman (Ilsa Lund), Paul Henreid (Victor Laszlo), Claude Rains (le capitaine Louis Renault), Conrad Veidt (le major Heinrich Strasser), Sydney Greenstreet (Signor Ferrari), Peter Lorre (Ugarte), S.Z. Sakall (Carl), Dooley Wilson (Sam, le pianiste), Madeleine Lebeau (Yvonne), Marcel Dalio (Emile, le croupier), Leonid Kinskey (Sascha, le barman), Joy Page (Annina Brandel), Helmut Dantine (Jan Brandel)
Sortie aux États-Unis 23 janvier 1943
Sortie en France 23 mai 1947
Restauration 4K par Warner Bros.
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox