Paris, à la Belle Époque. La bande à Leca (Claude Dauphin) envahit une guinguette des bords de Marne. Tous les regards convergent vers Marie (Simone Signoret), dite Casque d’or pour sa coiffure et sa chevelure blonde : elle accepte de danser avec Manda (Serge Reggiani), un charpentier. Alors qu’elle a déjà un homme et que Leca lui-même la désire, Marie et Manda s’éprennent l’un de l’autre...
Casque d’or est peut-être le chef-d’œuvre de Becker. Cependant, ce fut un échec en France lors de sa sortie. Serge Reggiani pense que le public s'attendait à un polar alors que c’est une histoire d’amour, et Jacques Becker explique cet échec par le féminisme patent du film. En revanche, le triomphe fut immédiat à l’étranger. En Angleterre, Signoret recevra, de la BAFTA (British Academy of Film and Television Arts), le prix de la meilleure actrice dans un film étranger. Sur l’écran, elle rayonne de sensualité. Dans la vie, elle a rencontré Yves Montand, qu’elle épousera un mois après la fin du tournage. De son côté, Jacques Becker est extrêmement épris d’Annette Wademant. Cela crée une atmosphère particulière, sensible dans les images et la sincérité du jeu. Tous les matins, Becker démarre le tournage par ces mots : « On va bien s’amuser !»
Le film est tiré d’un fait divers de la fin du XIXe siècle : deux chefs de bandes d’apaches rivales, Leca et Manda, s’affrontent pour les beaux yeux d’Amélie Hélie (1879-1933), une prostituée. Les deux hommes finiront au bagne sur l’île du Diable, d’où ils ne reviendront jamais. Amélie Hélie se mariera avec un cordonnier. Becker transforme complètement ce fait divers, mais il reconstitue minutieusement l’ambiance de la Belle Époque en s’inspirant de gravures anciennes et du Petit Illustré pour les décors et les costumes. Les extérieurs sont tournés à Annet-sur-Marne, à Meaux (le mur de la prison) et à Ménilmontant. Comme Rendez-vous de juillet, ce film influencera les jeunes cinéastes. Truffaut ne tarit pas d’éloges à son sujet, et parlera de Manda et de Casque d’or comme d’« un petit chat de gouttière et une belle plante carnivore ». Pour le futur cinéaste : « Si l’on s’intéresse à la construction des histoires, comment ne pas admirer l’ingéniosité du scénario de Casque d’or ?» Il s’agit d’un des plus grands films du cinéma français : une histoire émouvante, des images splendides, des décors magnifiques, une Simone Signoret éblouissante et Jacques Becker au sommet de son art.
Casque d’or
France, 1952, 1h36, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Jacques Becker
Scénario Jacques Becker, Jacques Companeez
Photo Robert Lefebvre
Musique Georges Van Parys
Montage Marguerite Renoir
Décors Jean d’Eaubonne
Costumes Antoine Mayo, Georgette Fillon, Marcelle Desvignes
Production Robert et Raymond Hakim,Paris-Films Production, Speva Films
Distributeur Les Acacias
Interprètes Simone Signoret (Marie, dite Casque d'or), Serge Reggiani (Georges Manda), Claude Dauphin (Félix Leca), Raymond Bussières (Raymond), Gaston Modot (Danard), Loleh Bellon (Léonie Danard), Paul Azaïs (Ponsard), Claude Castaing (Fredo), Julien Maffre (Jacquet), Jean Clarieux (Paul), Dominique Davray (Julie), Roland Lesaffre (Anatole)
Sortie en France 16 avril 1952
Restauration Studiocanal
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox