Billetterie

Dementia

de John Parker , États-Unis , 1955

Trésors et curiosités

Une jeune femme (Adrienne Barrett) se réveille d'un cauchemar dans la chambre d'un hôtel miteux. Elle se lève et erre dans les rues de Los Angeles en pleine nuit. Dans sa déambulation, elle rencontre des personnages de plus en plus étranges. La frontière entre rêve et réalité s'amenuise à la faveur des hallucinations et de la paranoïa qui s’installe.

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Film d’horreur expérimental autoproduit, Dementia est la première et unique réalisation de John Parker, héritier d’un riche exploitant de Portland. Adrienne Barrett, sa secrétaire, lui raconte un matin son cauchemar de la nuit. Saisi par ce récit, Parker décide d’en faire un film, avec la jeune femme pour héroïne. Sans aucun dialogue, le film ne laisse entendre que des effets sonores (rires, portes qui claquent…) et de la musique.  On y retrouve Angelo Rossitto, acteur qui joua dans Freaks (1932) de Tod Browning et, dans les parties chantées, la voix fantomatique de Marnie Nixon, la doublure de Natalie Wood dans West Side Story (Robert Wise et Jerome Robbins, 1961) et d’Audrey Hepburn dans My Fair Lady (George Cukor, 1964).

En 1953, alors que son film est prêt à sortir, John Parker doit faire face à la censure du New York State Film Board, qui interdit la diffusion de Dementia. Ce n’est qu’à partir de décembre 1955 qu’il sera projeté dans un seul petit cinéma new-yorkais, en double programme avec un documentaire sur Picasso. Puis, le film disparaît jusqu’à sa réédition en 1957 par Jack H. Harris, sous le titre Daughter of Horror, où une voix off est ajoutée.

« Hypnotique, onirique, obsédant, mortifère, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner le caractère marquant de cette perle noire. Obsessionnelle errance féminine au cœur d'un univers où la soif du Mal des mâles semble avoir vraiment précédé celle de Welles, peinture expressionniste ou symbolisme baroque, rien ne manque au tableau d'horreur de ce festival d'ombres et de gestes freudiens (la dangerosité du séducteur s'y mesure à la taille de ce qu'il fume). […] Avec un sens de l'ellipse confondant, telle cette tournée des grands ducs réglée en quelques instantanés, véritable rituel païen en forme de descente aux enfers où la moindre danse souligne l'état de manque obsédant de toutes les libidos en bordée, Parker scrute l'animalité des personnages au plus près des regards. Concupiscence et culpabilité s'imbriquent intimement jusqu'au dernier plan, qui n'explique rien mais referme de manière saisissante et sauvage cet album animé démentiel et splendide. » (Sébastien Socias, L’Écran fantastique n°291, octobre 2008)

 

Dementia
États-Unis, 1955, 56 min, noir et blanc, format 1.37
 
Réalisation & scénario John Parker
Photo William C. Thompson
Musique George Antheil ; Shorty Rogers, The Giants
Montage Joseph Gluck
Décors Ben Roseman
Production John Parker, J.J. Parker Productions
Distributeur Potemkine
 
Interprètes Adrienne Barrett ("la gamine"), Richard Barron (le souteneur), Bruno VeSota (l'homme riche), Ben Roseman (le père / le policier), Lucille Howland (la mère), Shorty Rogers (lui-même), Jebbie VeSota (la marchande de fleurs), Ed Hinkle (le majordome), Angelo Rossitto (le vendeur de journaux), Gayne Sullivan (l’ivrogne)   
 
Sortie aux États-Unis 22 décembre 1955

Restauration 2K par Cohen Films.
Ressortie en salles en octobre 2022 par Potemkine

Film ayant reçu le label
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