Des femmes disparaissent

Lumière Classics

Côte d'Azur, 1959. Pierre (Robert Hossein) réussit non sans mal à soustraire sa fiancée Béatrice (Estella Blain) à une bande de gangsters spécialisés dans la traite des Blanches. Grâce à lui, la bande est mise hors d'état de nuire et son chef Victor Quaglio (Jacques Dacqmine) est tué.

Second long métrage d’Édouard Molinaro, Des femmes disparaissent est un polar au rythme effréné, au récit condensé en une seule nuit. Frappés par le nombre de jeunes filles qui s’évaporent chaque année sans laisser de traces, Gilles Morris-Dumoulin et Édouard Molinaro s’allient au brillant Albert Simonin, spécialiste du roman de Série Noire, pour élaborer ce film au suspens continu, jalonné d’enlèvements, de poursuites, de fusillades et de bagarres.

Les gigantesques décors sont construits par Georges Lévy et son équipe sur le plus grand plateau des studios de Boulogne. Ils comportent un immense parc planté de pins authentiques, avec des jardins de rocaille où poussent des aloès d’un mètre d’envergure et de vastes allées. Le château, comportant quinze pièces, est entièrement créé. Les pièces communiquent par des escaliers intérieurs, afin que Molinaro puisse aisément déplacer sa caméra et réaliser des travellings.

« Molinaro procède par chocs : chocs dus au rythme de l'action, mais aussi au caractère insolite des cadrages. À chaque instant, l'œil découvrira quelque chose de neuf, simplement parce qu'il le verra autrement qu'il n'a l'habitude de le voir. Rien que par le cadrage, il interprète une silhouette ou un visage. […] C'est ainsi, par des nuances, que Molinaro obtient une grande violence avec une grande économie de gestes et prolonge les sentiments, sans paroles, uniquement par des expressions. Il ne nous demande rien qui soit en dehors de notre nature, mais décèle toutes nos possibilités, même celles que nous ignorons nous-mêmes, et cela, souvent, envers et contre les apparences et les habitudes. » (Robert Hossein, La Technique cinématographique n°192, novembre 1958)

Considéré comme une œuvre inutilement violente et crue par une grande partie de la critique, le film est censuré par le Centre catholique de radio et télévision (CCRT) qui demande son interdiction aux moins de 16 ans, le qualifiant de « support à une accumulation de brutalité excessive et à des scènes suggestives ou sadiques ». Il sera en outre interdit à l’exportation.