Rita (Marlène Jobert), collectionne les aventures avec les voyous. Mais après avoir participé à un hold-up, elle se voit privée par Charles (Bernard Blier) de la part qui lui revenait : un million en lingots d’or. Pour répondre à cette muflerie, elle fait appel à sa tante Léontine (Françoise Rosay), qui a, depuis quelque temps, abandonné le Milieu, dans lequel elle a laissé un souvenir redoutable.
Née en 1940 à Alger, Marlène Jobert fait ses études aux Beaux-Arts et au conservatoire de Dijon. S’orientant d’abord vers le théâtre, elle part à Paris où elle jouera notamment dans Des clowns par milliers de Herb Gardner (1963), aux côtés d’Yves Montand. En 1966, Jean-Luc Godard lui offre son premier rôle au cinéma dans Masculin Féminin.
Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages est le premier film réalisé par Michel Audiard. Poussé par l’envie de mettre ses mots en images, le néocinéaste concocte un pastiche de Série Noire, où les hold-ups et les règlements de comptes se mêlent à des scènes burlesques. Lui qui considérait les dialogues comme sacrés doit adapter son script aux exigences du tournage. « Quand Georges Lautner me faisait téléphoner pour que je passe au studio changer une virgule, je croyais qu’il voulait me gâcher ma sieste. Eh bien, maintenant, ce n’est pas une virgule que je change, c’est toute une tirade. » (Michel Audiard, France-Soir, 24 avril 1968)
Le tournage se déroule dans la bonne humeur jusqu’aux bouleversements de Mai 1968. Tous les techniciens se mettent en grève, laissant un plateau désert. Il fallut sept jours de négociations entre l’équipe technique et la production avant de trouver un accord. Le calme revenu, Audiard put terminer son film.
Truffé de trouvailles comiques, le film révèle des personnages savoureusement farfelus, notamment Léontine, la lady-gangster qui vient en aide à sa nièce. Cette dernière est incarnée par une Marlène Jobert encore peu connue, toute en taches de rousseur, qui fera sensation auprès de la critique et du public. « Dans cette parodie du film de gangsters, où les personnages s'interrompent soudain en pleine action pour apostropher le public, Marlène Jobert se taille la plus grande part de la réussite. Son humour acide, son effronterie gouailleuse en font certainement l'interprète idéale de Michel Audiard. » (Pierre Billard, L’Express, 16 septembre 1968)
Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages
France, 1968, 1h23, couleurs
Réalisation Michel Audiard
Scénario Michel Audiard, Henri Viard, Jean-Marie Poiré
Dialogues Michel Audiard
Photo Georges Barsky
Musique Georges Van Parys, Stéphane Varègues
Montage Robert Isnardon, Monique Isnardon
Décors Jean d’Eaubonne, Raymond Gabutti
Production Alain Poiré, Gaumont International
Interprètes Françoise Rosay (Léontine), Bernard Blier (Charles le Téméraire), Marlène Jobert (Rita), André Pousse (Fred l'Élégant), Claude Rollet (Tiburce), Paul Frankeur (Ruffin), Robert Dalban (Casimir), Jean Carmet (le superstitieux), Mario David (Jacky)
Sortie en France 6 septembre 1968
Restauration 2K Gaumont
Sortie du livre Michel Audiard réalisateur aux éditions Institut Lumière/Actes Sud. Troisème volet de l'édition des scénarios de Michel Audiard, cet ouvrage comporte les scénarios écrits avec Jean-Marie Poiré : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques et Comment réussir quand on est con et pleurnichard
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