Le narrateur (Edward Norton), à l’identité inconnue, est un employé de bureau solitaire et insomniaque. Alors qu’il est lassé de son existence sans intérêt, il fait la connaissance de Tyler Durden (Brad Pitt), avec qui il forme bientôt le Fight Club, un club clandestin de combats ultra violents, dont les règles sont strictes.
Fight Club fait polémique dès sa présentation à la Mostra de Venise, où il est hué. Les attaques pleuvent sur le film : on le considère comme immoral, anarchiste, sexiste, terroriste, fasciste, voire nazi ! Adapté du roman éponyme de Chuck Palahniuk, Fight Club est une critique radicale de la société de consommation et d’une civilisation déshumanisée, rongée par le matérialisme. David Fincher, qui fut longtemps réalisateur de publicités et de clips vidéo, utilise cette esthétique si particulière afin de dénoncer les modes de vie occidentaux, devenus selon lui infiniment artificiels. Cette dénonciation vaudra au cinéaste de nombreuses critiques ; en effet, comment une même personne peut-elle participer au succès financier de Coca-Cola ou de Nike, puis attaquer Ikea ou Starbucks ?
« Après un film de science-fiction et deux thrillers, Fincher trouve dans le roman de Chuck Palahniuk un sens de la satire qui manquait à son cinéma. Le quotidien est cette fois désigné comme la source du problème. Ce qui jusqu'alors tapissait l'arrière-plan de ses cadres s'avance maintenant au-devant de la scène. On pensait avoir affaire à des récits de genre habilement troussés, enveloppés dans un sens du design séduisant mais vide, on découvre un ironiste qui mord la main qui le nourrit. » (Guillaume Orignac, David Fincher ou l’heure numérique, Capricci)
David Fincher livre une œuvre incendiaire, d’une brutalité rare et d’un cynisme et d’une noirceur tels qu’il frôle le sordide. Sorti en salles quelques mois après la fusillade de Columbine, Fight Club crée un grand débat aux États-Unis sur l’incidence et le danger d’une telle violence à l’écran, pouvant, d’après certains, pousser au crime ; Tueurs-nés (1994) d’Oliver Stone avait lui aussi été accusé d’avoir incité de nombreux meurtriers potentiels à passer à l’action. « Le débat qui a lieu aux États- Unis autour de Fight Club et du danger, réel ou non, de ses images est un serpent de mer qui resurgit tous les cinq ou dix ans. […] Leur éventuelle nocivité est toujours perçue comme un phénomène nouveau et décadent qui mettrait fin à un âge du cinéma où les images auraient été innocentes. Or, dès ses débuts, le cinéma s'est trouvé dans la position de l'accusé, responsable des maux de la société. » (Samuel Blumenfeld, Le Monde, 6 novembre 1999)
Fight Club
États-Unis, 1999, 2h19, couleurs, format 2.39
Réalisation David Fincher
Scénario Jim Uhls, d’après le roman éponyme de Chuck Palahniuk
Photo Jeff Cronenweth
Direction artistique Chris Gorak
Musique The Dust Brothers ; The Pixies, Tom Waits, Marlene Dietrich, Dory Previn, André Previn…
Montage James Haygood
Décors Alex McDowell
Costumes Michael Kaplan
Production Ross Grayson Bell, Ceán Chaffin, Art Linson, Fox 2000 Pictures, New Regency Productions
Distributeur The Walt Disney Company France
Interprètes Edward Norton (le narrateur),Brad Pitt (Tyler Durden), Helena Bonham Carter (Marla Singer), Meat Loaf (Robert "Bob" Paulson), Zach Grenier (Richard Chesler), Jared Leto ("Gueule d'ange"), Eion Bailey (Ricky), David Andrews (Thomas), David Lee Smith (Walter), Peter Iacangelo (Lou), Thom Gossom Jr. (l'inspecteur Stern), George Maguire (Douglas), Rachel Singer (Chloe)
Présentation à la Mostra de Venise 10 septembre 1999
Sortie aux États-Unis 15 octobre 1999
Sortie en France 10 novembre 1999
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