New Holland, banlieue pavillonnaire. Le jeune Victor a pour seul ami Sparky, un chien qu’il adore. Lorsque celui-ci meurt, écrasé par une voiture, Victor fait appel au pouvoir de la science pour le ramener à la vie.
Ce serait en préparant l’exposition qui lui a été consacrée en 2010 au MoMA de New York que Tim Burton aurait redécouvert certains de ses dessins pour son court métrage Frankenweenie, réalisé en 1982, alors qu’il travaillait encore chez Disney. Le film, en prises réelles, devait être distribué en avant-programme de Pinocchio. Mais il obtient un classement PG, l’interdisant aux moins de 12 ans. À l’exception de quelques diffusions sporadiques, le film n’aura pas le destin espéré.
Trente ans plus tard, Tim Burton décide de tourner – en parallèle à Dark Shadows – une nouvelle version de Frankenweenie, en stop-motion cette fois : comme pour Sparky, le bull-terrier cabossé, une seconde vie lui est offerte, et pas des moindres. L’animation est d’une fluidité et d’une précision remarquables, la narration ponctuée de rebondissements, et les expressions des personnages très sensibles – la tristesse infinie de Victor qui perd son buddy est palpable. Et il y a les camarades d’école, tous plus étranges les uns que les autres, à mi-chemin entre les gamins de banlieue tranquille et les monstres qu’ils vont créer.
L’hommage de Tim Burton au cinéma est partout : du court métrage réalisé par le jeune Victor « starring Sparky » à la "coupe" de pelage du caniche dans le style de La Fiancée de Frankenstein, en passant par le professeur de science aux traits de Vincent Price, les cadavres déterrés au clair de lune, la version canine du maquillage de Jack Pierce pour le Frankenstein de James Whale, ou la scène de panique sur la ville entre Godzilla et Gremlins, tout le cinéma d’épouvante classique est présent.
Depuis son grenier, Victor joue les apprentis-sorciers. Que ce soit en réalisant des films ou des expérimentations scientifiques, il (re)donne vie aux objets inanimés et tente de déjouer l’inéluctabilité des choses. « L’allusion est alors limpide. Le cinéma, et particulièrement le cinéma d’animation, est une machine à faire croire au mouvement de l’inerte, et se présente, en conséquence, comme capable de faire revenir les morts. Burton met ainsi en lumière l’analogie entre le dispositif frankensteinien et le dispositif cinématographique. Il révèle leur intime connivence imaginaire, leur idéologie similaire, leur projet commun transgressif. Depuis tout petit, c’est à cette vérité que l’emmène son amour des monstres et des aberrations. » (Dick Tomasovic, La Septième Obsession n°39, mars / avril 2022)
Frankenweenie
États-Unis, 2012, 1h27, noir et blanc, format 1.85
Réalisation Tim Burton
Scénario John August, d’après une idée originale de Tim Burton
Photo Peter Sorg
Direction artistique Tim Browning, Alexandra Walker
Animation Trey Thomas, Mark Waring
Effets visuels Tim Ledbury
Musique Danny Elfman
Montage Chris Lebenzon, Mark Solomon
Décors Rick Heinrichs
Production Tim Burton, Allison Abbate, Walt Disney Pictures
Distributeur The Walt Disney Company France
Sortie aux États-Unis 5 octobre 2012
Sortie en France 31 octobre 2012
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