Heartbeat

Invités du festival : Lee Chang-dong

Chul, 8 ans, s’enfuit de l’école : il a peur que sa mère, qui souffre de dépression, se suicide alors qu’elle est seule à la maison.

Heartbeat est un court métrage commandé à Lee Chang-dong par l’Organisation mondiale de la Santé, dans le cadre d’un projet d’envergure impliquant dix cinéastes internationaux, autour du thème de la dépression. Tourné à la fin de l’automne 2020, en une seule prise et en une semaine, le filmsuit le point de vue d’un jeune garçon, dont la mère est dépressive et dont le père manifeste en solitaire, devant son lieu de travail, contre son injuste licenciement. L’enfant, seul, dans une angoisse perpétuelle, doit prendre soin de sa mère.

« Je ne crée pas de films parce que je veux transmettre un message simple et définitif. Je ne pense pas que de tels films puissent exercer un pouvoir ou une influence sur un auditoire. Je peux comprendre que de tels films puissent offrir un certain type de catharsis quand le spectateur arrive à une conclusion claire lorsque le générique de fin apparaît, mais je crois qu’il se dissoudra tout aussi rapidement quand les gens quitteront leur siège. Je veux que le message se prolonge plus longtemps pour que le public établisse un lien entre le film et sa propre vie — pour qu’il se reconnaisse ou se questionne, peu importe la position sociale ou l’environnement dans lesquels il se trouve. En ce sens, le récit de Heartbeat est simple : il s’agit du désir fondamental d’un jeune enfant qui veut sauver sa mère de la dépression. Cependant, je voulais que le public comprenne la profondeur de la souffrance qu’une personne dépressive traverse, et d’où elle vient. Le désir de vie, de sauver sa mère, est représenté par le battement de cœur du garçon, et je voulais que le public ressente cela et comprenne ses émotions. » (Lee Chang-dong, Korea JoonAng Daily, 1^er mai 2022)