Seconde Guerre mondiale. Cinq militaires (Sean Connery, Jack Watson, Alfred Lynch, Ossie Davis et Roy Kinnear) condamnés à des peines de prison franchissent l’enceinte d’un camp disciplinaire de l’armée britannique, perdu dans les sables, quelque part en Afrique. Ils sont présentés au sergent-major Wilson (Harry Andrews), le véritable maître du camp. Dur, borné, violent, Wilson est persuadé que tous les moyens sont bons pour que les réprouvés redeviennent des soldats. Pour mater les nouveaux détenus, il les confie à l'un de ses subordonnés, le sergent Williams (Ian Hendry), un véritable bourreau. Les cinq hommes sont conduits au pied de la colline qui se dresse au centre du camp.
Un cauchemar sans fin : gravir inlassablement, jour après jour, une colline de sable et de caillasse, la redescendre, paquetage sur le dos, sous un soleil torride et sous les aboiements d’un sergent sadique, âme damnée de ses supérieurs. Jusqu’à l’épuisement. L’un des cinq nouveaux, Stevens, succombe aux mauvais traitements. L’affaire est étouffée, la mort présentée comme un accident. Révoltés, Joe Roberts et Jacko King, son codétenu, décident de porter plainte pour meurtre.
Pour certains, La Colline des hommes perdus est le meilleur film de Lumet ; pour beaucoup, il est a minima un film bien trop méconnu. Le réalisateur, homme de gauche, interroge les mécanismes de l’obéissance et signe un film de colère contre la terreur militaire et ses méthodes totalitaires. Pour incarner ce combattant solitaire, il a choisi, entre deux James Bond, Sean Connery, condamné pour avoir refusé d’obéir à un ordre qu’il jugeait criminel.
Sidney Lumet filme en noir & blanc, sans musique, sans mouvement de caméra superflu. Celle-ci suit les détenus, court, s’immobilise, attend avec eux. En plan séquence, l’insoutenable ascension de la colline – une souffrance pour les acteurs. Il n’y a aucune diversion pour le spectateur : à l’écran, il ne verra que la vie du camp, comme un retour au huis clos de Douze hommes en colère. Seule concession, The Hill est entièrement tourné avec des objectifs grand angle, gros plans compris, qui font apparaître des visages déformés. « À la fin du film, même sur un gros plan où l'on plaçait la caméra à moins de trente centimètres du visage des acteurs, on pouvait apercevoir la prison dans son ensemble ou d'énormes pans de désert derrière eux. C'est pour ça que j'ai utilisé ces objectifs. Je voulais qu'on ne perde jamais de vue l'élément essentiel du film, du point de vue narratif et émotionnel : ces hommes ne seraient jamais libérés, ni de cette prison, ni d'eux-mêmes. C'était le sujet du film. Je voulais que leur enfermement soit puissamment ressenti à chaque instant. » (Sidney Lumet, Faire un film, Capricci)
La Colline des hommes perdus (The Hill)
Royaume-Uni, 1965, 2h03, noir et blanc, format 1.85
Réalisation Sidney Lumet
Scénario Ray Rigby, d’après la pièce The Hill de Ray Rigby et R.S. Allen
Photo Oswald Morris
Montage Thelma Connell
Direction artistique Herbert Smith
Costumes Elsa Fennell
Production Kenneth Hyman, Metro-Goldwyn-Mayer, Seven Art Productions
Distributeur Warner Bros.
Interprètes Sean Connery (Joe Roberts), Harry Andrews (R.S.M. Wilson), Ian Bannen (Harris), Alfred Lynch (George Stevens), Ossie Davis (Jacko King), Roy Kinnear (Monty Bartlett), Jack Watson (Jock McGrath), Ian Hendry (Williams), Michael Redgrave (le médecin militaire)
Présentation au Festival de Cannes 22 mai 1965
Sortie en France 11 juin 1965
Sortie au Royaume-Uni 22 juin 1965
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