Après avoir pris du LSD, Charles (Jean-Claude Drouot) agresse sa femme et son fils. Son père (Michel Bouquet) met alors en place une machination pour faire porter la responsabilité à Hélène (Stéphane Audran), sa belle-fille, réfugiée dans une étrange pension, et récupérer ainsi la garde de l’enfant.
La Rupture sort en salle six mois seulement après Le Boucher, immense succès public et critique. Ici, Claude Chabrol transpose à l’écran Le Jour des Parques, thriller de l’Américaine Charlotte Armstrong, auteure de plusieurs épisodes de la série Alfred Hitchcock présente (1955-1962), et de romans remarquables, comme L’Étrange Cas des trois sœurs infirmes ou …Et merci pour le chocolat que le cinéaste adaptera trente ans plus tard.
« Le mélo, manipulé par [Claude Chabrol] avec une virtuosité de prestidigitateur, se transforme, une fois de plus, en machine infernale contre la bêtise, la crapulerie des bourgeois à qui leur argent permet de tout piétiner sans scrupule. » (Michel Capdenac, Les Lettres françaises, 2 septembre 1970)
Toujours aussi implacable à l’égard de la bourgeoisie, qui règle ici l’affectif par l’économique, Chabrol l’observe d’un regard féroce et caustique : le conformisme apparent des bourgeois masque une cruauté et une bêtise sans pareilles, ainsi que bon nombre de vices. Hélène va devoir lutter contre les rapaces qui tenteront de l’anéantir.
Tragédie d’une femme seule, en lutte contre les perversités d’une classe sociale malade, La Rupture est un mélodrame d’une grande intensité, aux accents hitchcockiens, qui glisse aussi vers le fantastique. Avec une maîtrise technique totale et une direction d’acteurs remarquable, Claude Chabrol dénonce une nouvelle fois les nuisances de la bourgeoisie. « Cela me semble un film rose, dans la mesure où l’on voit que l’histoire n’est pas vraie. Si elle n’est pas vraie aujourd’hui, elle peut le devenir. La Rupture relève de la science-fiction. On y verra le monde tel qu’il sera dans dix ans, si l’on continue à perdre la boule. Alors c’est un film vraiment noir, et auprès de celui-ci, tous mes autres films, même les plus cruels, paraîtront anodins. » (Claude Chabrol, Combat, 20 mai 1970)
La Rupture
France, Italie, Belgique, 1970, 2h05, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario Claude Chabrol, d’après le roman Le Jour des Parques de Charlotte Armstrong
Photo Jean Rabier
Musique Pierre Jansen
Montage Jacques Gaillard
Décors Guy Littaye
Costumes Dany Rayet
Production André Génovès, Ciné Vog Films, Euro International Films, Les Films de la Boétie
Interprètes Stéphane Audran (Hélène), Marguerite Cassan (Émilie), Annie Cordy (Madame Pinelli), Catherine Rouvel (Sonia), Margo Lion (Parque 1), Louise Chevalier (Parque 2), Maria Michi (Parque 3), Katia Romanoff (Élise), Michel Bouquet (Ludovic), Jean-Pierre Cassel (Paul), Serge Benneteau (le deuxième inspecteur), Laurent Brunschwig (Michel), Jean Carmet (Monsieur Pinelli), Mario David (Gérard Mostelle), Jean-Claude Drouot (Charles), Michel Duchaussoy (Maître Jourdan)
Sortie en France 26 août 1970
Restauration 4K par Artedis.
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