Mélancolie, dite Mélie (Marlène Jobert), est mariée à un pilote de ligne toujours absent (Gabriele Tinti) et vit dans une maison isolée de la campagne provençale. Un jour, un inconnu la suit, entre chez elle et la viole. Elle tue son agresseur et se débarrasse du cadavre. Peu après, elle rencontre un mystérieux Américain (Charles Bronson) qui semble avoir beaucoup d’informations sur ce meurtre…
Après un long silence consécutif à la sortie décriée de Paris brûle-t-il en 1966, René Clément revient à la réalisation avec Le Passager de la pluie, qui sera un immense succès public et critique et recevra le Golden Globe du meilleur film étranger. Ce film marque la rencontre entre Marlène Jobert et Charles Bronson. Ce dernier n’est pas encore une star hollywoodienne et vient de se faire remarquer en Europe avec Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone (1968). « Charlie, comme on le surnommait sur le tournage, était un acteur un peu sauvage, qui observait tout en silence, d’un regard très particulier, inoubliable. Ses yeux de chat, à peine ouverts et perçants, vous scrutaient avec un tel magnétisme… Quelle personnalité fascinante ! Il ne parlait pas un mot de français. Le premier jour, il m’a beaucoup impressionné par la sobriété de son jeu. Dans la vie, il était proche de son personnage cinématographique : un peu ours, en apparence, très mystérieux, mais profondément sympathique et généreux. Une forte complicité est née entre nous sur le tournage. » (Marlène Jobert, Première, 28 août 2010) Les deux interprètes sont remarquables dans ce jeu du chat et de la souris ; Jobert est spontanée, instinctive, tandis que Bronson est mutique et plein d’aplomb.
Mélange réussi de thriller, de romance et de comédie, Le Passager de la pluie fait écho à l’univers de Lewis Carroll, avec de nombreuses références à Alice au pays des merveilles. Alors que le récit semble d’abord ancré dans le réel, il dérive visuellement vers le fantastique et l’onirisme, en créant un climat de mystère. Pour l’anecdote, le film est aussi un clin d’œil à Alfred Hitchcock : le violeur assassiné a pour nom "McGuffin", terme employé par le cinéaste pour désigner un élément apparemment insignifiant, mais qui constitue en fait le moteur du récit ; il est ici le déclencheur de la rencontre entre Dobbs et Mélie.
Le Passager de la pluie
France, Italie, 1970, 2h, couleurs, format 1.66
Réalisation René Clément
Scénario Sébastien Japrisot
Photo Andreas Winding
Musique Francis Lai
Montage Françoise Javet
Décors Pierre Guffroy
Costumes Rosine Delamare
Production Serge Silberman, Greenwich Film Productions, Medusa Distribuzione
Distributeur Studiocanal
Interprètes Marlène Jobert (Mélancolie, dite Mélie), Charles Bronson (le colonel Dobbs), Annie Cordy (Juliette), Gabriele Tinti (Tony), Jean Gaven (le commissaire Toussaint), Jill Ireland (Nicole), Corinne Marchand (Tania Le Goff), Jean Piat (Monsieur Armand), Marc Mazza (McGuffin), Ellen Bahl (Madeleine Le Goff), Steve Eckardt (Gunther), Marika Green (l'hôtesse)
Sortie en France 21 janvier 1970
Restauration Studiocanal
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