1947. Une épidémie de choléra ravage Le Caire. Saddika (Dalida), belle lavandière d'une quarantaine d'années, respectée dans son quartier, vit dans un sous-sol avec son mari paralytique et son petit-fils Hassan (Maher Ibrahim).
Dalida et Youssef Chahine se rencontrent en 1953, lors du tournage de Joseph et ses frères, film inachevé de William Dieterle – Dalida est la doublure de Rita Hayworth et Chahine réalisateur de la seconde équipe. Il se retrouveront plus tard sur le tournage de La Terre des pharaons d’Howard Hawks (1955), où Chahine est assistant-réalisateur et Dalida doublure de Joan Collins.
Trente ans après leur première rencontre, le cinéaste propose à la désormais star son premier rôle de composition : celui de Saddika, madone inébranlable dans une Égypte encore colonie anglaise, dévastée par le choléra. En 1947, afin d’endiguer l’épidémie, les autorités, souvent à la suite de dénonciations, parquent les malades dans des camps. Pour éviter d’être séparée de son petit-fils, Saddika décide de le soigner seule ; on raconte que si le malade est toujours en vie au bout de six jours, il est sauvé.
Malgré son sujet grave, Le Sixième Jour évite tout pathos et croise les genres : mélodrame, critique politique et comédie musicale (il est d’ailleurs dédié à Gene Kelly).
« Ce Chahine, c’est un voleur d’âme… Et j’ai perdu mon identité. […] La caméra, ce n'est pas comme le public, elle a un œil froid et impitoyable. Pourtant le music-hall, c'est bien plus difficile que le cinéma. Il est vrai que Chahine m'aidait beaucoup. Il me disait : “Tu as eu beaucoup de souffrance dans ta vie, la souffrance est en toi, tu vas nous la redonner.” » (Dalida, Le Nouvel Observateur, 11 avril 1986) Dalida se dira transformée par ce rôle, qu’elle associera à une forme d’analyse et pour lequel elle a renoncé à son confort pendant plusieurs mois, appris l’arabe phonétiquement et revêtu des habits sobres ainsi qu’un voile noir. Dans une interview télévisée, elle déclarera : « Je ne sais pas qui c’est Dalida, maintenant ». Pour la sortie du film, elle enregistrera son ultime chanson, Le Sixième Jour, avant de se suicider, seulement cinq mois après la sortie du film.
Le Sixième Jour (Al-yawm al-Sadis)
France, Égypte, 1986, 1h45, couleurs
Réalisation & scénario Youssef Chahine, d’après le roman éponyme d’Andrée Chedid
Photo Mohsen Nasr
Musique Omar Khairat
Montage Luc Barnier
Décors Tarek Salaheddine
Costumes Nahed Nasrallah, Yvonne Sassinot de Nesle
Production Lyric International, Misr International Films
Interprètes Dalida (Saddika), Mohsen Mohieddin (Okka), Maher Ibrahim (Hassan), Chweikar (Zeinat), Hamdi Ahmed (Saïd), Mohamed Mounir (Dessouki), Youssef Chahine (Rafahi, le directeur du cinéma), Youssef El Ani (Abou Nawas, le battelier), Sanaa Younes (Zakeyya), Salah El-Saadany (Chahat), Ahdi Sadek (le médecin), Mohamed Dardiri (le derviche), Hassan El Adl (l'instituteur), Abla Kamel (l'inspectrice)
Sortie en France 3 décembre 1986
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