Dans les années 60, au Brésil, sous la dictature militaire, Lúcio Flávio (Reginaldo Faria) est un célèbre braqueur de banques. Avec ses complices, il doit affronter Moretti (Paulo César Peréio), un policier corrompu, ainsi que Bechara (Ivan Cândido), le leader d’un "escadron de la mort". Ce dernier a pour objectif de torturer et de tuer les criminels considérés comme trop dangereux pour la société.
José Louzeiro s’est inspiré de la vie de Lúcio Flávio, ennemi public n°1, pour écrire un roman qui dépeignait une période tumultueuse de l’Histoire du Brésil, où la société était gangrénée par la corruption. Décrivant les brutalités policières ainsi que la terrible violence des "escadrons de la mort",le film fut retoqué par la censure. Dans sa version finale, Hector Babenco a conservé les véritables noms des criminels, mais modifié ceux des policiers impliqués ; il a éliminé aussi les véhicules ainsi que les uniformes qui auraient permis d’identifier les organisations auxquelles ils appartenaient. Même avec ces quelques concessions, Lúcio Flávio s’impose comme un témoignage puissant sur cette époque.
Thriller maîtrisé et remarquablement interprété, il reçoit le Prix du meilleur film lors de la première édition du Festival international de São Paulo, en 1977, récompensant d’une part la qualitéde l’œuvre, mais aussi le courage dont a fait preuve Babenco pour attaquer de front le régime militaire de l’époque.
« [Lúcio Flávio] fut le premier succès de Babenco. Construit avec la précision d'un thriller, il montre de façon aiguë qu'il ne s'agit pas de fiction, mais de l'existence de polices parallèles sous la dictature : les escadrons de la mort, qui éliminent les opposants politiques en toute impunité. Reginaldo Faria interprète magnifiquement le rôle de Flávio, refusant de se laisser manipuler et même acheter (ce refus de taire la vérité lui coûte la vie). À l'époque, le pouvoir n'avait voulu voir dans ce film qu'une “allusion au rôle minoritaire, marginal et incontrôlable de certains éléments de la police ”, mais il n'en reste pas moins l'un des principaux témoignages de cette période de l'Histoire brésilienne. Babenco, d'origine argentine, connaît parfaitement les ressorts et les dessous des dictatures, et il a acquis la maîtrise nécessaire pour servir son propos. La scène où l'on suggère à Lúcio Flávio "d'oublier"tout ce qu'il a vu, entendu et compris semble irréelle tant elle est vraie. » (Hélène J. Romano, Jeune Cinéma n°191, novembre-décembre 1988)
Lúcio Flávio, l’ennemi public n°1 (Lúcio Flávio, o Passageiro da Agonia)
Brésil, 1977, 2h01, couleurs, format 1.37
Réalisation Hector Babenco
Scénario Hector Babenco, José Louzeiro, Jorge Durán d'après le roman éponyme de José Louzeiro
Photo Lauro Escorel
Musique John Neschling
Montage Silvio Renoldi Production Embrafilme, HB Filmes, Unifilme
Interprètes Reginaldo Faria (Lúcio Flávio), Ana Maria Magalhães (Janice), Milton Gonçalves ("132"), Paulo César Peréio (Moretti), Ivan Cândido (Bechara), Lady Francisco (Lígia), Grande Otelo (Dondinho), Érico Vidal (Klaus)
Présentation au Festival de São Paulo octobre 1977
Sortie au Brésil 27 février 1978
Restauration 4K Cinecolor par HB Filmes.
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox