Billetterie

Mes petites amoureuses

de Jean Eustache , France , 1974

Lumière Classics

Daniel (Martin Loeb), 13 ans, vit chez sa grand-mère (Jacqueline Dufranne) dans un village du sud de la France. Lorsque sa mère (Ingrid Caven) réclame son retour en ville, à Narbonne, Daniel doit quitter l’école et ses amis pour découvrir la vie de citadin et d’apprenti.

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En réalisant Mes petites amoureuses, Jean Eustache va à contre-courant de ce qui constituait l’essence de La Maman et la Putain (1973) : d’un film de dialogues, il passe à un film de regards. Toutes les scènes débutent et se terminent par un gros plan sur le visage de Daniel dont la caméra suit tous les mouvements oculaires, principalement avec des travellings.

Ces regards frontaux, l’artificialité du jeu d’acteurs qui récitent quasiment leur texte, le dépouillement des décors et le point de vue neutre employé permettent, étonnamment, d’atteindre une certaine vérité seconde. En off, la voix de Daniel commente sur un ton monocorde les événements qui jalonnent ce passage si délicat de l’enfance à l’adolescence, la découverte de soi-même, de la sexualité, et la découverte des autres, de la société. L’âpreté de la mise en scène rappelle le cinéma de Robert Bresson, tant admiré par Eustache. Récit aux accents autobiographiques, le scénario de Mes petites amoureuses, dont le titre est celui d’un poème d’Arthur Rimbaud, fut écrit une dizaine d’années avant celui de La Maman et la Putain. Eustache y oppose la tendre sécurité de la campagne à l’inquiétude de la ville, grâce au travail sur la lumière, réglé par Nestor Almendros : la douceur du paysage bordelais face à la violence du soleil du Midi - d’un côté l’affection de la grand-mère, de l’autre, le tempérament fougueux de la mère.

« Mes petites amoureuses montre un événement irreprésentable qui n’est rien moins que la mue d’un être vivant, ce moment où la voix de l’enfant se casse sur de rauques accents, où le cerf change de bois et le serpent de peau. […] Il s’agit tout simplement de franchir l’espace interdit qui sépare l’enfance de l’âge adulte, et Eustache le fait à la manière du funambule avec, pour équilibrer son balancier, d’un côté, le poème de Rimbaud, et de l’autre, la chanson de Trenet [Douce France, chantée au générique]. » (Hervé Gauville, Trafic n°8, automne 1993)

Alors qu’il s’agit de son film le plus "traditionnel" (durée classique, budget confortable), et le premier en couleurs et en 35mm du cinéaste, Mes petites amoureuses fut un échec financier et, à l’époque, un échec critique.

 

 

Mes petites amoureuses
France, 1974, 2h03, couleurs, format 1.37
 
Réalisation & scénario Jean Eustache
Photo Néstor Almendros
Montage Françoise Belleville, Vincent Cottrell, Alberto Yaccelini    
Costumes Renée Renard
Production Pierre Cottrell, Elite Films, Gala
Distributeur Les Films du Losange
 
Interprètes Martin Loeb (Daniel), Ingrid Caven (la mère de Daniel), Jacqueline Dufranne (la grand-mère de Daniel), Dionys Mascolo (José Ramos), Henri Martinez (Henri Ramos), Marie-Paule Fernandez (Françoise), Maurice Pialat (un ami d'Henri), Pierre Edelman (Louis, le dragueur du bistrot)
 
Sortie en France 18 décembre 1974

Restauration 4K par L'Image Retrouvée et Eclair Classics
Ressortie en salles prochainement

Film ayant reçu le label
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Séances
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