Jong-du (Sol Kyung-gu) est un délinquant récidiviste. En sortant de prison, il rend visite à la famille du balayeur victime de l'accident pour lequel il avait été arrêté. Il découvre alors la fille de ce dernier, Gong-ju (Moon So-ri), qui souffre d'un grave handicap moteur. Fasciné par la jeune femme, Jong-du lui rend visite en cachette, lui fait découvrir le monde et lui promet d'éliminer la seule chose qui semble lui faire peur : les ombres mouvantes qu'un arbre projette sur une petite tapisserie accrochée au mur de sa chambre, représentant une oasis.
Considérée comme l’œuvre de la consécration pour Lee Chang-dong, Oasis reçoit le Prix de la meilleure réalisation ainsi que celui de la Critique internationale à la Mostra de Venise en 2002. Film audacieux et inconfortable, Oasis est une histoire d’amour tragique, doublée d’un film social qui s’interroge sur notre tendance au voyeurisme et notre rapport à l’autre. Le cinéaste évoque ici un sujet délicat, celui du handicap, du désir amoureux et du rejet de la société, à travers un couple atypique, interprété par des comédiens étonnants de subtilité. Mêlant onirisme et réalisme, Lee Chang-dong évite le pathos et les bons sentiments et livre une œuvre intense, brutale et d’un puissant lyrisme.
Il déclare avoir réalisé Oasis dans le but de « brouiller la frontière entre le réel et l'imaginaire. À quelques exceptions près, le cinéma flirte plutôt avec l'imaginaire, en ce sens qu'il nous montre de beaux personnages, des physiques superbes, des histoires édifiantes qui font fantasmer le spectateur. Moi, cela ne m'intéresse pas. Je veux au contraire montrer le pire, des physiques ingrats, des gens différents du commun des mortels, qui repoussent plutôt qu'ils attirent, et qui ne suscitent pas l'identification a priori. Je traque une réalité dérangeante, triviale, plus laide que belle, afin de montrer que, si la communication est difficile avec ces personnages-là, elle est néanmoins possible, parce que ces gens ont une beauté cachée. » (Le Monde, 12 novembre 2003)
Afin de préparer son rôle, la jeune actrice Moon So-ri côtoie des handicapés moteurs pendant deux mois. À leur côté, elle travaille chacun de ses muscles, des yeux aux orteils en passant par la colonne vertébrale, afin de pouvoir reproduire de la façon la plus réaliste leurs difficultés physiques. Pour cette interprétation, elle recevra plusieurs prix, notamment celui de la meilleure actrice à la Mostra.
Avant la production, Lee Chang-dong peine à convaincre les investisseurs qui trouvent le film trop étrange, trop dérangeant. Pourtant, à sa sortie, Oasis sera couronné dans de nombreux festivals internationaux, et le public suivra : le film atteindra, après un démarrage timide, le sommet du box-office coréen avec 1,4 million d’entrées.
Oasis (Oasiseu)
Corée du sud, 2002, 2h13, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario Lee Chang-dong
Photo Choi Yeong-taek
Musique Lee Jae-jin
Montage Kim Hyeon
Direction artistique Shin Jum-hee
Costumes Cha Sun-yeong
Production Cho Min-cheul, Jay Jeon, Myeong Gye-nam, Lee Joon-dong, Dream Venture Capital, East Film Company, UniKorea Pictures
Distributeur Diaphana
Interprètes Sol Kyung-gu (Hong Jong-du), Moon So-ri (Han Gong-ju), Ahn Nae-sang (Hong Jong-il), Ryoo Seung-wan (Hong Jong-Sae), Chu Gui-jeong (la femme de Jong-il), Kim Jin-jin (Madame Hong), Sohn Byung-ho (Han Shan-shik), Yoon Ga-hyun (la femme de Han Shan-shik), Park Myung-shin (la voisine), Park Kyung-geun (le voisin)
Sortie en Corée du Sud 9 août 2002
Présentation à la Mostra de Venise 6 septembre 2002
Présentation au Festival de Busan novembre 2002
Sortie en France 12 novembre 2003
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