Paris brûle-t-il ?

Lumière Classics

Paris, août 1944. Les combats pour la Libération font rage et les armées américaine et française ne sont plus qu'à une centaine de kilomètres de la capitale. Le général von Choltitz (Gert Froebe), gouverneur de Paris occupée, a reçu l’ordre d’Hitler de détruire entièrement la ville si les Alliés y entraient. « Paris brûle-t-il ? » s’enquiert le Führer.

Au début des années 60, les journalistes Larry Collins (américain) et Dominique Lapierre (français) découvrent dans les archives militaires allemandes, alors récemment ouvertes, que la ville de Paris aurait dû être détruite en août 1944. Les deux hommes entreprennent dès lors de raconter la Libération de Paris ; ils entament une longue période de recherche et interrogent une centaine de protagonistes de l’époque. Leur livre, qui s’avèrera très vite un best-seller, sort en 1964 et intéresse immédiatement les producteurs américains.

René Clément est choisi par le coproducteur français Paul Graetz pour réaliser cette fresque historique spectaculaire. Aidé notamment par Francis Ford Coppola pour le scénario, le cinéaste rend hommage aux figures historiques de la Libération et à ses héros anonymes. La production bénéficie du soutien du gouvernement français, qui permet aux équipes de filmer la ville sans ses habitants, avec un début de tournage quotidien à cinq heures du matin. Pour ce gigantesque film choral, les plus grandes vedettes françaises et américaines sont réunies : Jean-Paul Belmondo, Leslie Caron, Alain Delon, Michel Piccoli, Yves Montand, Bruno Cremer, Kirk Douglas, Orson Welles… Paris brûle-t-il ? nécessitera cent-quatre-vingts lieux de tournage, vingt mille figurants et près de quatre cents techniciens.

« Pendant des mois, Paris était devenu un gigantesque studio. […] Les décors de la capitale aux derniers jours de l'occupation nazie sont une des plus remarquables réussites de cette superproduction monumentale. Avec sa facture académique, Paris brûle-t-il ? a un côté images d'Épinal. Mais il n'a pas d'équivalent pour remémorer le formidable suspens historique de ces jours d'août 1944 où les résistants tentaient de presser les armées alliées tandis que les Allemands vaincus chargeaient d'explosifs les ponts et les monuments de la capitale, et que Hitler hurlait au téléphone : “Paris brûle-t-il ? Paris brûle-t-il ?” » (Marie-Noëlle Tranchant, Le Figaro, 24 août 2011)