Plus que jamais

Avant-première

Hélène (Vicky Krieps), 33 ans, est atteinte d’une maladie pulmonaire rare qui rend sa respiration de plus en plus difficile.  Elle est éligible pour recevoir une greffe, mais ses hésitations contrastent avec l’énergie de son mari, Mathieu (Gaspard Ulliel), qui insiste pour qu'elle continue à combattre la maladie. Un soir, Hélène découvre le blog d'un Norvégien atteint d’un cancer, se lie d'amitié avec lui malgré la distance, et décide de s'échapper en Norvège, à sa rencontre. Pour chercher la paix au cœur d'une nature sauvage et magnifique et éprouver la force de l'amour qui la lie à Mathieu…

« Ma mère a souffert pendant vingt-deux ans d’une sclérose en plaques, explique la réalisatrice. Deux ans après que j’ai commencé à réfléchir à ce projet, il y a plus de dix ans, elle a eu un cancer. On était très proches. On a beaucoup parlé de son état, elle-même réfléchissait à la manière dont il faudrait accompagner les malades, les aider à "lâcher". Pendant sa maladie, c’est le travail sur le film qui m’a aidée à trouver la bonne attitude, à trouver la force de lui dire, même si cela me coûtait : “tu n’es pas obligée de faire une chimio si tu ne le souhaites pas”. Depuis que je suis toute petite, j’ai souvent pensé à ce moment de fin de vie. Comment partir en étant bien ? Comment ne pas suivre l’injonction sociale ou le désir de nos proches, mais trouver sa manière à soi d’accueillir la maladie et, le cas échéant, la mort ? »

Plus que jamais est le cinquième film d’Emily Atef, cinéaste franco-iranienne vivant à Berlin, où elle a pour voisine la comédienne luxembourgeoise Vicky Krieps. Après un petit rôle dans Trois jours à Quiberon (2018), celle-ci a accepté d’emblée le rôle de cette femme qui décide de communier une dernière fois avec une nature baignée de lumière, le jour permanent de l’été norvégien rappelant, pour la cinéaste, l’étrange blancheur qu’évoquent les rescapés d’une Near Death Experience. L'émotion est ici renforcée par le destin tragique de son partenaire, Gaspard Ulliel, dont Plus que jamais est le dernier film, avant sa mort accidentelle le 18 janvier 2022.

« Le silence est la force d'Atef. La réalisatrice utilise les moments de silence de manière impressionnante, les rend plus signifiants que le scénario. Hélène et Mathieu passent une grande partie de leur temps ensemble – a fortiori depuis le diagnostic d'Hélène – sans parler. Ce sont leurs corps et leurs expressions faciales qui parlent le plus : la distance émotionnelle se mesure à l'espace entre leurs corps lorsqu'ils sont allongés dans leur lit ou lorsqu'ils marchent dans la rue. Une intimité renouvelée peut être ressentie lorsqu'ils sont assis l'un en face de l'autre, partageant des fruits sans mot dire. » (Lovia Gyarkye, The Hollywood Reporter, 21 mai 2022)