Dans une petite ville de la province du Gyeonggi, Mija (Yun Jeong-hee)vit avec son petit-fils, collégien. Le hasard l'amène à suivre des cours de poésie et, pour la première fois de sa vie, à écrire un poème. Elle cherche alors la beauté dans son environnement, auquel elle n'avait jusque-là prêté aucune attention particulière. Mais un terrible événement lui fait comprendre que la vie n'est pas aussi belle qu'elle le pensait.
Prix du scénario au Festival de Cannes en 2010, Poetry marque le grand retour à l’écran, après quinze ans d’absence, de Yun Jeong-hee, une des plus grandes stars coréennes qui apparut dans plus de trois cents films et reçut plus de vingt prix d’interprétations. Elle joue ici, avec beaucoup de dignité et de délicatesse, une grand-mère modeste, qui se débat avec la cruauté de la vie, qu’elle tente de magnifier à travers sa passion, la poésie. Mija découvre que son petit-fils est responsable du suicide d’une de ses camarades, victime de nombreux viols collectifs auxquels il a participé. Dans ce contexte sordide, elle apprend également qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. La poésie sera son unique moyen de faire face et de surmonter la réalité.
« À quoi sert d'écrire une ligne de texte ? En quoi les mots, les images ou les sons peuvent-ils changer le monde ? Quand j'ai commencé à écrire, dans les années 80, les étudiants se soulevaient contre la dictature, la société coréenne était malade de tous les maux : comment ne pas douter alors du pouvoir de l'écriture ? Aujourd'hui, quelle signification a encore la poésie ? Peut-elle modifier notre vision du monde et améliorer notre vie ? Poetry est né de la rencontre de ces préoccupations. » (Lee Chang-dong, Le Nouvel Observateur, 26 août 2010)
Lee Chang-dong réalise ici un film exigeant, d’une grande intensité, qui interroge notre morale et notre relation au quotidien. Une fois de plus, il oblige son spectateur à faire face à une réalité dérangeante. Il dépeint ainsi, à travers une mise en scène sobre et juste, l’humanité dans ce qu’elle peut avoir à la fois de plus beau et de plus immonde.
Poetry constitue le premier échec commercial du cinéaste – 200 000 entrées en Corée. Lee Chang-dong explique cet échec par le sujet et l’héroïne, tous deux atypiques de son œuvre. En outre, Poetry suscita une polémique inattendue : le Korean Film Council, l'organisme national de soutien au cinéma, qui note les scénarios des films et décide ensuite de leur financement, lui attribua la note zéro. Les médias s’emparèrent de l’affaire en déclarant que le gouvernement punissait Lee Chang-dong, d’avoir démissionné de son poste de ministre de la Culture en 2004.
Poetry (Shi)
Corée du Sud, 2010, 2h19, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario Lee Chang-dong
Photo Kim Hyun-seok
Montage Kim Hyun
Décors Sihm Jeom-hui
Costumes Lee Choong-yeon
Production Lee Joon-dong, Lee Dong-ha
Distributeur Diaphana
Interprètes Yun Jeong-hee (Yang Mija), Lee Da-wit (Wook), Kim Hira (Monsieur Kang), Ahn Nae-sang (le père de Kibum), Park Myung-shin (la mère de Hee-jin), Kim Jong-goo (Park Sang-tae), Kim Hye-jung (Jo Mi-hye), Min Bok-gi (le père de Soon-jeong)
Sortie en Corée du Sud 13 mai 2010
Présentation au Festival de Cannes 19 mai 2010
Sortie en France 25 août 2010
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