Lors d’une manœuvre de routine, trois bombardiers nucléaires américains se dirigent vers l'URSS. Un accident de transmission retarde l’ordre de repli et les bombardiers franchissent le « point limite », la distance au-delà de laquelle ils ont ordre de continuer vers leur objectif quoiqu’il arrive. Alerté, le président des États-Unis (Henry Fonda) réunit ses conseillers militaires et tente d’éviter la catastrophe…
Tiré du best-seller d’Eugene Burdick et Harvey Wheeler, Point limite est une œuvre d’alerte dans laquelle la Troisième Guerre mondiale est suspendue à un fil. La même année, la Columbia produit deux films – Docteur Folamour de Stanley Kubrick et Point limite de Sidney Lumet – dont le thème principal est identique.
Si Kubrick traite l’éventualité d’une guerre nucléaire avec un humour grinçant, Lumet l’aborde avec pragmatisme et recherche la vraisemblance. Avec lui, la catastrophe n’est plus le fait d’un dément, mais d’une défaillance mécanique. En pleine Guerre froide, après la déroute des commandos US en 1961 dans la baie des Cochons à Cuba, et l’installation de missiles soviétiques dans l'île, les cinéastes travaillent dans un contexte où l’humanité doit faire face au péril permanent d'une destruction totale. L’homme est menacé par ses propres machines, et le cinéma, notamment la Columbia, prend en compte cette angoisse.
Sidney Lumet ne pouvait pas imaginer meilleur acteur qu’Henry Fonda pour incarner le courage et la responsabilité. Après avoir été candidat au poste de secrétaire d’État dans Tempête à Washington d’Otto Preminger, Henry Fonda devient avec Lumet président des États-Unis, conscient de jouer à la fois le sort de son pays et celui du monde. Si sa carrière ne fut pas directement imprégnée par la politique, elle a très souvent été engagée, comme nous le rappellent son rôle dans Les Raisins de la colère de John Ford et son personnage de juste dans Douze hommes en colère, de Sidney Lumet. Avec ce film témoin de son époque, le réalisateur offre de nouveau à Henry Fonda le rôle d’un homme "droit dans ses bottes".
« L’unité de lieu exploitée avec très grande simplicité renforce l’atmosphère pesante et ahurissante des zélés champions de la course aux armements. D’un côté comme de l’autre on s’épie, on se défie. Ce jeu stupide d’escalade servi par l’intelligence de l’homme annonce un macabre avenir. Qu’un pays se donne comme chef un être déraisonnable et c’en est fait de la planète. Point limite film politique par excellence, fait hurler les sirènes d’alerte. » (Hubert Arnault, Images et son n°185, juin 1965)
Point limite (Fail Safe)
États-Unis, 1964, 1h51, noir et blanc, format 1.85
Réalisation Sidney Lumet
Scénario Walter Bernstein, Peter George d'après le roman Fail Safe d’Eugene Burdick et Harvey Wheeler
Photo Gerald Hirschfeld
Montage Ralph Rosenblum
Décors J.C. Delaney
Costumes Anna Hill Johnstone
Production Max E. Youngstein, Columbia Pictures
Distributeur Park Circus
Interprètes Dan O'Herlihy (le général Black), Walter Matthau (le professeur Groeteschele), Frank Overton (le général Bogan), Edward Binns (le colonel Grady), Fritz Weaver (le colonel Cascio), Henry Fonda (le président), Larry Hagman (Buck), William Hansen (le secrétaire Swenson), Russell Hardy (le général Stark), Russell Collins (Knapp), Sorrell Booke (le député Raskob), Nancy Berg (Ilsa Wolfe), John Connell (Thomas), Frank Simpson (Sullivan), Hildy Parks (Betty Black)
Projection au Festival de New York 15 septembre 1964
Sortie aux États-Unis 7 octobre 1964
Sortie en France 25 février 1965
Remerciements à Sony
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