L’odyssée de malfrats, du côté de South Los Angeles. Les héros : deux tueurs à la petite semaine (John Travolta, Samuel L. Jackson), un dangereux gangster (Ving Rhames), sa somptueuse épouse (Uma Thurman), un boxeur déloyal en cavale (Bruce Willis), sa petite amie française (Maria de Medeiros), des prêteurs sur gage sadiques, un caïd élégant et dévoué, un dealer bon mari, deux tourtereaux à la détente facile (Tim Roth, Amanda Plummer).
Avant même l’accueil offert à Reservoir Dogs (1992), qui lui donnait la certitude de réaliser un deuxième film, Quentin Tarantino en avait déjà rassemblé la matière, organisée d’abord sous forme de petites histoires dans le style des pulp magazines (revues populaires de récits policiers ou de science-fiction, publiés sur du mauvais papier, entre les années 20 et les années 50), comme Black Mask ou Dime Detective. Il décide de les additionner pour en faire le scénario d’une balade sanglante et burlesque, qu’il intitule Pulp Fiction.
Admirateur de John Travolta, qu’il trouve sous-employé depuis le Blow Out de Brian De Palma (1981), le cinéaste lui confie le rôle de Vincent et l’entoure, avec un sens étourdissant du casting, de Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, ainsi que de plusieurs acteurs de Reservoir Dogs, créant ainsi une galerie de personnages inoubliables.
Parsemant sa narration de références cinéphiles pointues et étonnantes, de dialogues foisonnants à la précision chirurgicale, et l’associant à une bande originale soigneusement choisie, Tarantino livre une œuvre dense, devenue immédiatement référentielle.
« Le cinéma est une chose qui ne se galvaude pas, et Tarantino ne sait que trop à quel point sa mission est sacrée. […] Son choix d'acteurs scelle la réussite de son film. Puzzle génial de personnalités si différentes, sa galerie de personnages se revisite encore et toujours dans les archives de la pop culture à laquelle il aura offert plusieurs hommages inoubliables. Obsédé par les mots, Tarantino charge jusqu'à la gueule son film de dialogues connus aujourd'hui par cœur par un public qui ne l'a jamais lâché. Chacune des situations présentées à l'écran fonctionne au verbe. La chair de ses personnages est faite de mots. [...] C'est ce procédé qui nous permettra de toujours garder dans un coin de nos têtes Mia, Vincent, Marsellus, Jules, Z, Butch et les autres, comme les représentants officiels de Quentin Tarantino dans nos panthéons respectifs. Pulp Fiction trône encore tout en haut de sa filmo pour ce style si définitif, alors qu'il ne s'agit jamais que de son deuxième long métrage. Il semblerait même qu'il ait donné toute l'étendue de son immense talent à travers ce film. Génie. » (Guillaume Baron, Rockyrama Video Club, Ynnis éditions)
En mai 1994, Tarantino reçoit la Palme d’or des mains de Clint Eastwood, alors président du jury du Festival de Cannes. Il réussit ainsi un coup de maître : tout en convoquant l’Histoire du cinéma, le cinéaste façonne son style, unique et inimitable.
Pulp Fiction
États-Unis, 1994, 2h33, couleurs, format 2.39
Réalisation & scénario Quentin Tarantino d’après une histoire de Quentin Tarantino et Roger Avary
Photo Andrzej Sekula
Musique Dick Dale & His Del-Tones, Kool & The Gang, Al Green, The Tornadoes, Dusty Springfield, The Centurions, Chuck Berrry, Urge Overkill, The Revels, The Statler Brothers…
Montage Sally Menke
Décors David Wasco
Costumes Betsy Heimann
Production Lawrence Bender, Miramax, A Band Apart, Jersey Films
Disributeur Park Circus
Interprètes John Travolta (Vincent Vega), Samuel L. Jackson (Jules Winnfield), Bruce Willis (Butch Coolidge), Uma Thurman (Mia Wallace), Harvey Keitel (Winston Wolf), Tim Roth ("Pumpkin"), Amanda Plummer ("Honey Bunny"), Maria de Medeiros (Fabienne), Ving Rhames (Marsellus Wallace), Eric Stoltz (Lance), Rosanna Arquette (Jody), Christopher Walken (le capitaine Koons), Quentin Tarantino (Jimmy Dimmick)
Présentation au Festival de Cannes 21 mai 1994
Sortie aux États-Unis 14 octobre 1994
Sortie en France 26 octobre 1994
Restauration Paramount
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