Élise à Brest, Alexia à Saint-Étienne, Cécile à Compiègne ou encore Jill à Marseille : elles sont des milliers de jeunes femmes à dénoncer les violences sexistes, le harcèlement de rue et les remarques machistes qu’elles subissent au quotidien. La nuit, armées de feuilles blanches et de peinture noire, elles collent des messages de soutien aux victimes et des slogans contre les féminicides. Certaines sont féministes de longue date, d’autres n’ont jamais milité, mais toutes se révoltent contre ces violences qui ont trop souvent bouleversé leurs vies.
C'est en février 2019 à Marseille qu’a eu lieu le premier collage de rue dénonçant le sexisme (« Depuis que j'ai 13 ans les hommes commentent mon apparence dans la rue ») à l'initiative de la militante féministe ex-Femen Marguerite Stern. Son action gagne peu à peu d'autres villes de France, toujours sur le même modèle : des slogans concis, rédigés lettre à lettre sur du papier A4, collés dans l'espace public, le plus souvent la nuit. En août 2019, se crée le collectif Collages Féminicides Paris qui concentre son action sur le recensement et la dénonciation des féminicides.
En découvrant un collage en bas de chez eux, Marie Perennès, conservateur à la Fondation Cartier, et son conjoint Simon Depardon, fils de Raymond, le fameux documentariste, décident de partir à la découverte de ces militantes. « On avait extrêmement envie de filmer la France et la pluralité de ce mouvement, en allant contre cette idée reçue que les campagnes et les petites villes seraient laissées à l’extrême droite, explique Simon Depardon. On voit bien qu’il y a une jeunesse qui se bat, qui pense à l’égalité femme-homme, à l’écologie… Après plusieurs repérages, on s’est vite rendu compte que le film devait aussi être tourné dans les villes moyennes et les villages, pas seulement dans les grandes villes. »
Aux plans « à l'épaule », apanage du reportage télévisé, les réalisateurs optent plutôt pour des plans fixes à plusieurs caméras, qui permettent de mieux saisir l'occupation de l'espace public et de donner au film une vraie puissance cinématographique. Ils sont également à l'écoute des confessions qui surgissent ici où là au gré des tournages, témoignages souvent poignants de la violence sexuelle subie par les femmes. « Le duo de cinéastes croque sa vision du militantisme, comme une façon de créer du lien social, de se retrouver soi-même en trouvant d’abord les autres. À plusieurs reprises, lorsqu’elles s’expriment sur leur vécu, les femmes et personnes non-binaires interrogées évoquent leur joie d’avoir trouvé un groupe, une communauté à laquelle se sentir appartenir. Ce sentiment fait partie à part entière de leur démarche, puisque opérant souvent la nuit pour faire leurs collages, leur sécurité est souvent menacée. Insultes verbales, menaces, policiers qui rôdent, c’est un nouveau monde, jusqu’ici insoupçonné, qui nous ouvre ses portes. Un documentaire éclairant et éclairé, un pamphlet galvanisant dont on ressort avec l’envie de faire la révolution. » (Jolan Maffi, movierama.fr, 31mai 2022)
Riposte féministe
France, 2022, 1h27, couleurs, format 2.35
Réalisation Marie Perennès, Simon Depardon
Photo Simon Depardon
Montage Nassim Gordji Tehrani
Musique Uèle Lamore
Production Palmeraie et Désert, France 2 Cinéma
Distribution Wild Bunch Distribution
Présentation au Festival de Cannes 22 mai 2022
Sortie en salles le 9 novembre 2022
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox