Six semaines de bonheur

André De Toth, les films hongrois / Lumière Classics

Gábor Bozsó (Ferenc Kiss) est braqueur de coffre-fort. Sa fille Eva (Klári Tolnay), scolarisée dans une prestigieuse école, le croit homme d’affaires. Un jour, elle rencontre un étudiant (László Szilassy) qui vient de se faire dérober dans le bus l’argent destiné à ses frais d’inscription. Témoin de la scène et pour aider le jeune homme, Gábor Bozsó décide de reprendre l’argent au pickpocket.

Six semaines de bonheur mélange joyeusement histoire d’amour entre étudiants et déboires d’un braqueur bientôt à la retraite. Car Gábor Bozsó, souhaitant goûter au repos, achète avec l’argent de son dernier coup une maison, se met au jardinage, fait du théâtre dans une petite troupe… Mais arrivera-t-il vraiment à se retirer des affaires ?

Sans doute le film le plus classique de la période hongroise d’André De Toth, Six semaines de bonheur est néanmoins d’excellente facture et au-dessus de production de l’époque. Le cinéaste fait de ce cambrioleur son héros et apporte une réelle attention à tous ses seconds rôles. Et il filme, de nouveau, Budapest, les bains, la digue sur le Danube, les palais, les vendeurs de rue… « Tous ces extérieurs sont rafraîchissants pour un œil davantage habitué aux mauvais plans tournés en studio. Et il est intéressant de voir qu'Endre Tóth, qui n'a pas vécu plus de vingt à vingt-cinq ans à Budapest, les utilise avec autant d'affection. » (Ágnes Czakó, FilmKultura, 1988)