Nouvelle-Angleterre, 1799. La communauté de Sleepy Hollow vit dans la terreur : plusieurs de ses membres ont été retrouvés décapités et leurs têtes ont disparu. Jeune policier venu de New York, Ichabod Crane (Johnny Depp) est dépêché là pour mener l’enquête. Ce cartésien veut trouver une explication rationnelle à cette mystérieuse hécatombe.
Lorsqu’on lui propose le projet de Sleepy Hollow, porté par Kevin Yagher et Andrew Kevin Walker (scénariste de Seven de David Fincher), Tim Burton est immédiatement séduit. Dégagé de Superman, sur lequel il travaillait depuis des mois, il souhaite revenir à ses premières amours, le gothique. La nouvelle de Washington Irving adaptée est un classique de la littérature américaine : la légende du cavalier sans tête fait partie de la culture populaire, au point d’être mise en images en 1949 par Disney avec The Story of Ichabod Crane.
« La spécificité du cinéma en tant qu’art consiste à produire une image qui vous hante. » (Tim Burton, Le Monde, 9 février 2000) Celle de Sleepy Hollow hantera. Plastiquement exceptionnel, le film est un mélange des maîtres de la peinture flamande et ceux du cinéma d’épouvante des années 50. Fanatique de la Hammer, Tim Burton ne cherche pas le réalisme mais la texture des films produits par la firme britannique : ainsi le sang ne ressemblera pas à du sang, mais bien à de la peinture rouge. Pour lui, il signe un « pur film de genre, un monster movie ».
Sleepy Hollow confronte deux mondes. D’un côté, celui des Van Tassel, empli de vieilles croyances, de sorcellerie, d’arbres tortueux et de marécages embrumés. De l’autre, celui d’Ichabod Crane, citadin cartésien, moderne, rationnel et scientifique. Mais peut-être ce dernier est-il sans âme, sans passion.
Avec ce conte gothique, Tim Burton filme un fait divers mystérieux, cherche la logique dans l’indicible, sans allégorie ou lecture en creux du monde actuel. Il le fait avec une grande élégance, un certain romantisme et des comédiens héritiers des grands noms du cinéma muet. À leurs côtés, il y a un dernier personnage, essentiel : cette forêt vivante, tentaculaire et inquiétante. En son sein, l’arbre. « Tim Burton a sculpté le noueux personnage principal de sa forêt dans une essence qui ne laisse rien au hasard. Le chêne, sacré dans de nombreuses cultures, est dans la mythologie celtique un arbre frontière, un sas de cellulose entre les mondes. De part et d’autre de l’écorce se confrontent les vivants et les morts. Sur la voie du fantastique, la forêt est le seuil, et notre chêne la porte. » (Benjamin Leclercq, Libération, 18 juillet 2020)
Sleepy Hollow : La Légende du cavalier sans tête (Sleepy Hollow)
États-Unis, 1999, 1h45, couleurs, format 1.85
Réalisation Tim Burton
Scénario Andrew Kevin Walker, sur une histoire de Kevin Yagher et Andrew Kevin Walker, d’après la nouvelle The Legend of Sleepy Hollow de Washington Irving
Photo Emmanuel Lubezki
Effets spéciaux Joss Williams
Effets visuels James Mitchell
Musique Danny Elfman
Montage Chris Lebenzon, Joel Negron
Décors Rick Heinrichs
Costumes Colleen Atwood
Production Adam Schroeder, Scott Rudin, American Zoetrope, Scott Rudin Productions
Distributeur Park Circus
Interprètes Johnny Depp (Ichabod Crane), Christina Ricci (Katrina Van Tassel), Miranda Richardson (lady Van Tassel / la vieille sorcière), Michael Gambon (Baltus Van Tassel), Casper Van Dien (Brom Van Brunt), Jeffrey Jones (le révérend Steenwyck), Richard Griffiths (le juge Philipse), Ian McDiarmid (le docteur Lancaster), Michael Gough (le notaire Hardenbrook), Christopher Walken (le cavalier hessois), Marc Pickering (le jeune Masbath), Lisa Marie (lady Crane), Steven Waddington (Killian), Claire Skinner (Beth Killian), Christopher Lee (le président du tribunal)
Sortie aux États-Unis 19 novembre 1999
Sortie en France 9 février 2000
Remerciements à Paramount et à American Zoetrope
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