Virginie (Mylène Demongeot) est une jeune femme de 20 ans, à la langue un peu trop bien pendue. Elle en est à sa troisième évasion d'une maison d'éducation. Jean (Henri Vidal) est un jeune inspecteur sympathique et plein d'avenir, à la recherche des gangsters qui viennent de braquer une bijouterie, place Vendôme. Au cours de son enquête, Jean prend Virginie pour une complice de la bande, tandis que Virginie prend Jean pour un seigneur du Milieu.
Comédie policière représentative du cinéma français de la fin des années 50 et de l’avant-Nouvelle Vague, Sois belle et tais-toi connaîtra un important succès public, avec près de deux millions d’entrées.
Regroupant d’excellents acteurs – Mylène Demongeot, Henri Vidal, Béatrice Altariba, Darry Cowl, ainsi que Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, à leurs tout débuts -, Sois belle et tais-toi est une comédie « à l’américaine », tout en allégresse, au ton mi-conformiste mi-impertinent. Les gags, les péripéties et les rebondissements s’enchaînent sur un rythme effréné, dans ce film écrit par six coscénaristes.
Tantôt vêtue d’un fourreau Balmain, tantôt d’une tenue noire de cambrioleuse, Mylène Demongeot interprète une héroïne malicieuse et indépendante, bien loin de faire profil bas dans cet univers très masculin. Pour l’anecdote, il était impossible pour l’actrice, sujette au vertige, d’entrer dans la peau d’une funambule, comme le lui demandait Allégret : le cinéaste sera contraint de faire creuser une tranchée et de descendre la caméra tout au fond afin de la filmer marchant sur un fil à dix centimètres du sol, donnant ainsi l’impression qu’elle se situait à plusieurs mètres de hauteur.
« On peut faire beaucoup avec du goût, de l'astuce... et du talent. “Ce qu'on veut”, affirme même un adage célèbre. Eh bien ! soit : Marc Allégret nous en offre une agréable preuve cette semaine avec Sois belle et tais-toi. On aurait pourtant volontiers accordé de larges circonstances atténuantes au metteur en scène qui n'eût tiré d'un tel sujet et d'un tel genre (le titre les laisse deviner) rien de plus qu'une très banale œuvre de série... noire et rose. […] Peu importe d'ailleurs l'intrigue policière qui nous est contée. Et ce serait la trahir doublement que de la résumer puisque ses invraisemblances sont à l'écran les mieux venues du monde. […] Le pastiche a su éviter le grossier clin d'œil au public, les dialogues sont souvent drôles, quelques gags sont irrésistibles, le rythme – sauf dans la première partie peut-être – excellent. Et surtout un habile dosage de tous ces genres disparates donne l'impression qu'on a su faire du neuf avec du vieux. » (Michel Legris, Le Monde, 14 mai 1958)
Sois belle et tais-toi
France, 1958, 1h52, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Marc Allégret
Scénario Marc Allégret, William Benjamin, Gabriel Arout, Odette Joyeux, Jean Marsan, Roger Vadim
Photo Armand Thirard
Musique Jean Wiener
Montage Suzanne de Troeye
Décors Auguste Capelier, Alexandre Trauner
Costumes Marc Doelnitz, André Bardot, Pierre Balmain, Marie-Rose Lebigot
Production Raymond Eger, Films EGE
Interprètes Mylène Demongeot (Virginie Dumaillet), Henri Vidal (Jean Morel), Béatrice Altariba (Olga), Darry Cowl (Jérôme), Anne Colette (Prudence), Alain Delon (Loulou), Roger Hanin (Charlemagne), Jean-Paul Belmondo (Pierrot), Robert Bazil (le patron de l'auberge), Charles Bouillaud (l’agent du commissariat), Henri Coutet (le chauffeur du fourgon), Robert Dalban (le patron), François Darbon (Gino)
Sortie en France 7 mai 1958
Restauration 4K par SND.
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