Billetterie

Un homme comme tant d’autres

Nothing But a Man

de Michael Roemer , États-Unis , 1964

Trésors et curiosités

En Alabama, Duff Anderson (Ivan Dixon), cheminot, et sa compagne Josie (Abbey Lincoln), institutrice, se marient et s’installent en ville. Le couple, afro-américain, souhaite mener une vie simple et calme, mais il doit affronter la discrimination raciale de l’Amérique ségrégationniste des années 60.

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Né dans une famille juive allemande qui a fui le nazisme, Michael Roemer décide d’évoquer la condition des Afro-Américains dans son premier long métrage de fiction, qu’il réalise avec des acteurs en majorité non-professionnels et de l’argent prêté par des amis. Ce film sobre et puissant, d’un réalisme impitoyable, ouvrira la Mostra de Venise en 1964.

« Chacun des personnages vivants, chacun de leurs rapports, chaque mot des dialogues a son poids d’éloquence, de vertu dérangeante, de puissance émotive » (Roger Tailleur, Positif n°75, mai 1966)

Dans les premières séquences, Duff évolue dans une équipe constituée uniquement d’hommes noirs, sans aucun contact avec les populations blanches ; il se sent libre et indépendant, conscient d’une plénitude certaine.  C’est cela qui attire Josie, dont le père, prédicateur, s’est résigné aux conditions de vie imposées par les Blancs. Lorsque Duff épouse Josie, il sacrifie cet état d’homme libre, qui l’avait jusque-là protégé en évitant tout lien avec les Blancs. Arrivé en ville, il n’a d’autre choix que revendiquer sa dignité. Et s’il se révolte contre le racisme dont il est victime, il doit aussi affronter la passivité de sa femme et des siens. La puissance du film réside dans la description de la violence ordinaire du quotidien des Noirs dans cet État du Sud, et la résignation dont font preuve nombre d’entre eux ; la coexistence avec les Blancs n’est ainsi possible que si les humiliations sont acceptées.

« Il n'y a pas plus de vraie révolte que de vrais drames tout au long du film. Simplement des heurts, des refus, des chocs, mais surtout une ambiance de sourde et continuelle menace, ponctuée d'interventions d'extrémistes blancs, qui donnent la mesure d'une éventuelle répression. Mais c'est justement en évitant l'exceptionnel, le cas singulier, que l'auteur parvient à nous donner davantage conscience de l'aliénation des Noirs, de leur peur, de leur soumission, de leur incapacité d'agir, c'est-à-dire, finalement, de leur condition dans ce qu'elle a de plus quotidien et de plus tragique. » (François Chevassu, Image et Son n°192, mars 1966)

 

Un homme comme tant d’autres (Nothing But a Man)
États-Unis, 1964, 1h30, noir et blanc, format 1.37
 
Réalisation Michael Roemer
Scénario Michael Roemer, Robert Young
Photo Robert Young
Musique Martha & The Vandellas, Stevie Wonder, The Miracles, The Marvelettes, Eddie Holland, Lamont Dozier, Mary Wells…
Montage Luke Bennett
Costumes Nancy Ruffing
Production
Michael Roemer, Robert Rubin, Robert Young, DuArt Film and Video, Nothing But a Man Company
 
Interprètes Ivan Dixon (Duff Anderson), Abbey Lincoln (Josie), Julius Harris (Will Anderson), Gloria Foster (Lee), Martin Priest (Mill Worker), Leonard Parker (Frankie), Yaphet Kotto (Jocko), Stanley Greene (le révérend Dawson), Helen Lounck (Effie Simms), Helene Arrindell (Doris)
 
Présentation à la Mostra de Venise 28 août 1964
Sortie aux États-Unis 27 décembre 1964 (New-York)
Sortie en France 12 janvier 1966

Restauration 4K par les Films du Camelia au laboratoire L'Immagine Ritrovata.

Film ayant reçu le label
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