Camille (Nathalie Baye), comédienne à la carrière déclinante, est séparée de son mari, qui a la garde de leurs enfants. Elle les voit un week-end sur deux. Un jour, elle les emmène avec elle à Vichy, où elle doit animer un gala. À son retour, son ex-mari le lui reproche. Elle s’enfuit alors avec eux en Espagne, et tente d’apprivoiser à nouveau son fils.
En 1986, alors qu’elle a déjà joué dans une trentaine de films, Nicole Garcia décide de passer derrière la caméra et réalise 15 août, un court métrage où elle met en scène son fils Pierre Rochefort et Jean-Louis Trintignant. Elle y raconte la journée d’une femme seule avec son jeune fils, qui attend son mari. « C'était l'histoire d'une famille et d'une trahison, déjà le terreau de beaucoup de mes films. Le montage a été une révélation, cette écriture par les images, ce sens caché révélé. Tout m'a bouleversée. C'était la divine surprise de ma vie, ce territoire qui s'ouvrait, le cinéma comme cinéaste. » (Nicole Garcia, Le Monde, 28 juin 2021) À l’époque, peu de femmes, encore moins d’actrices, sont réalisatrices et c’est lors du tournage de Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais, 1980), en observant le cinéaste et son équipe technique, que le désir de mise en scène naît chez Nicole Garcia.
Avec Un week-end sur deux, qu’elle coécrit et réalise, la cinéaste livre un portrait juste et puissant d’une mère un peu perdue, qui défie toutes les conventions : elle a quitté son mari, lui a laissé la garde des enfants et est endettée, sans emploi stable. Maitrisé et audacieux, le film rompt avec l’image de la sacro-sainte maternité, et suit une femme qui a fait le choix de privilégier sa liberté au détriment de ses enfants.
Lorsqu’on lui demande pourquoi elle n’a pas elle-même interprété le personnage de Camille, Nicole Garcia répond : « J'avais envie de raconter moi-même une histoire et cette histoire-là, pas une autre. Vous donnez votre émotion, votre visage, votre corps. Cette fois, j'avais envie de me passer de moi et que l'histoire se passe devant moi. Je voulais voir cette femme, je ne voulais pas l'incarner. »
Un week-end sur deux marque le début d’une œuvre ambitieuse et personnelle, dans laquelle la cinéaste ausculte les rapports humains, offrant plusieurs très beaux portraits de personnages aussi déterminés que fragiles.
Un week-end sur deux
France, 1990, 1h37, couleurs
Réalisation Nicole Garcia
Scénario Nicole Garcia, Jacques Fieschi
Photo William Lubtchansky
Musique Oswald d'Andrea
Montage Agnès Guillemot, Jacqueline Mariani
Décors Jean-Baptiste Poirot
Costumes Lyvia D'Alche
Production Alain Sarde, Christine Gozlan, Sara Films
Distributeur Tamasa
Interprètes Nathalie Baye (Camille), Joachim Serreau (Vincent), Felicie Pasotti (Gaëlle), Miki Manojlovic (Adrian), Henri Garcin (l'agent de Camille), Sylvie Blotnikas (la femme de chambre), Jacques Boudet (Jacquet), Sacha Briquet (Albert, le maître d'hôtel), Susan Carlson (Martha), Marie Daëms (Graziella), Michèle Goddet (Marie-Ange), Jean Madd (le prestidigitateur), Nicolas Serreau (le nageur), Gilles Treton (Stéphane)
Sortie en France 29 août 1990
Présentation à la Mostra de Venise 12 septembre 1990
Remerciements à Studiocanal
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox