Vive le Tour

Louis Malle

Les cyclistes, leurs efforts, leurs chutes, ainsi que les motards, la caravane publicitaire et le public sur le bord des routes… Le Tour de France 1962 vu par Louis Malle.

En 1962, Louis Malle filme avec passion et énergie le Tour de France, capturant en dix-huit minutes toutes ses impressions sur la compétition : les spectateurs, les journalistes et le calvaire des coureurs, leur rapport à l’effort, au ravitaillement, aux blessures…

Louis Malle, déjà mondialement connu pour Ascenseur pour l’échafaud et Zazie dans le métro (et évidemment Le Monde du silence réalisé avec Jacques-Yves Cousteau), réussit ici des tours de force techniques, bien avant l’avènement des caméras légères. Filmé au plus près de l’aventure humaine, sur la musique de George Delerue et avec la voix off de Jean Bobet, ex-coureur cycliste devenu journaliste sportif, Vive le Tour demeure, des décennies plus tard, l’un des plus grands documentaires sur le sport.

« Le Tour est une chose qui m’a toujours fasciné. En 1962, j’ai donc décidé de le suivre à moto, avec une caméra. C’est un événement très curieux, pas seulement en tant que sport, mais comme phénomène social. La France tout entière s’arrête pendant trois semaines et aujourd’hui, surtout avec la télévision, c’est devenu une énorme affaire. En tournant Vive le Tour, j’ai été frappé par la violence, la souffrance… C’est probablement le sport le plus dur qui soit. J’ai donc filmé ça : les accidents, les chutes, les efforts incroyables quand les coureurs grimpent des cols, et comment ça se voit sur leurs visages. Et aussi l’atmosphère de cirque qui entoure le Tour de France, le côté commercial, la foule… c’est incroyable. J’ai aussi parlé du fait que les coureurs se dopaient, à l’époque… Ça continue, mais les produits sont différents. Je suis très fier de ce petit film et, depuis, j’ai songé bien souvent à suivre de nouveau le Tour de France. » (Louis Malle in Conversations avec Louis Malle, Philip French, Denoël)