Robert Colomb (Yves Montand), grand reporter à la télévision, réalise des émissions courageuses qui lui attirent des ennuis avec la censure. Sa vie privée est mouvementée. Il a de nombreuses maîtresses et sa femme Catherine (Annie Girardot), qui ne veut pas le perdre, feint de ne s’apercevoir de rien. Jusqu’au jour où Robert rencontre Candice (Candice Bergen), une jeune Américaine qu’il emmène avec lui au Kenya.
Après le succès retentissant d’Un homme et une femme (1966), Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur film étranger, Claude Lelouch est très attendu et se voit confier des moyens importants pour la réalisation de Vivre pour vivre. Le cinéaste décrit de nouveau, avec finesse, l’histoire d’un couple qui traverse une crise importante avant de se retrouver.
Porté par des interprètes d’une grande subtilité (un seul regard d’Annie Girardot suffit à faire passer l’émotion), Vivre pour vivre est le récit simple d’un couple qui se désunit, avec tout ce que cela peut comporter de terrible et de banal. Le film alterne, à l’image de la double vie de son héros, la peinture de ce ménage et les grands reportages internationaux de Robert Colomb.
Si la narration est classique, le style ne l’est pas : travail sur les symétries, les éclairages et la couleur, montage et mouvements de caméra rapides, jeux subtils entre le flou et le net… Lelouch fait aussi intervenir dans son film en couleurs de terribles archives documentaires en noir & blanc (tortures au Congo, exécution au Viêt-nam…), intégrant ainsi son personnage de fiction dans la réalité tragique du monde contemporain.
« Le lyrisme de Claude Lelouch nous emporte. Une musique trop facile, quelques outrances parfois, mais tant et tant d'images surprenantes et belles. Et la vie, surtout, la vie qui nous fuit, tant de vie, si belle et si neuve et si riche jusque dans sa médiocrité. Un pont de Van Gogh recréé à Amsterdam. New York soudain découvert autour d'un Breughel (ces patineurs se trouvaient à Central Park). […] Claude Lelouch mélange ce qui ne l'est presque jamais dans une œuvre cinématographique, mais qui est ainsi mêlé dans le cinéma intérieur : le dérisoire et l'atroce, nous-mêmes et les autres, nous-mêmes et nous-mêmes, ce qu'il y a de plus noble et ce qu'il y a de plus bas en nous. Nous éprouvons le besoin d'applaudir, de serrer l'auteur contre nous, ce que nous ne faisons jamais, par pudeur, même avec nos amis. Et surtout, surtout, nous avons envie de vivre, de vivre, de vivre. » (Claude Mauriac, Le Figaro littéraire, 25 septembre 1967)
Vivre pour vivre
France, Italie, 1967, 2h11, couleurs, format 1.37
Réalisation Claude Lelouch
Scénario Claude Lelouch, Pierre Uytterhoeven
Photo Patrice Pouget
Musique Francis Lai ; Raymond Le Sénéchal, Pierre Barouh
Montage Claude Barrois
Costumes Yves Saint-Laurent
Production Georges Dancigers, Alexandre Mnouchkine, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés, Vides Cinematografica
Distributeur Metropolitan Filmexport
Interprètes Yves Montand (Robert Colomb), Annie Girardot (Catherine Colomb), Candice Bergen (Candice), Anouk Ferjac (Jacqueline), Uta Taeger (Lucie), Irène Tunc (Mireille), Michel Parbot (Michel), Florence Schoeller (Florence), Jean Collomb (le maître d'hôtel), Louis Lyonnet (le mercenaire), Jacques Portet (l'ami de Candice), Amidou (le photographe) Anouk Aimée (une spectatrice au match), Pierre Barouh (un spectateur au match), Léon Zitrone (dans son propre rôle)
Sortie en France 14 septembre 1967
Sortie en Italie 15 septembre 1967
Restauration 4K par Les Films 13
Les projections de Vivre pour vivre de Claude Lelouch (1967) sont présentées en partenariat avec |
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