Wendemi est un bébé abandonné. Son père est prêtre et sa mère, incapable de révéler la vérité à sa famille, n'a d'autre solution que de se séparer de lui, puis de s'enfuir. Devenu adulte, son manque d’histoire familiale le fera se heurter à la société qui le rejette, puisqu’elle ne le "reconnaît pas". Il erre à la recherche d'un nom, d'une famille. Cette errance le mène à la capitale, Ouagadougou, où il croit pouvoir retrouver sa mère.
Né en 1955 à Kougoudou, en Haute-Volta, alors colonie de l’Afrique occidentale française (AOF) qui deviendra le Burkina Fasso en 1984, S. Pierre Yameogo étudie au Conservatoire libre du Cinéma français à Paris, ainsi qu’à l’université d’Harvard aux États-Unis. Il souhaite être journaliste, mais trop d’obstacles l’empêcheront d’exercer ce métier. C’est le cinéma, qu’il considère comme un moyen d’information, qui lui permettra de communiquer sans contraintes sur les sujets, souvent délicats, qui lui tiennent à cœur. Il fondera les sociétés Afix Productions et Dunia Productions, qui lui permettront, ainsi qu’à d’autres cinéastes burkinabés, de créer librement.
Avec Wendemi, l’enfant du Bon Dieu, S. Pierre Yameogo réalise une chronique des bouleversements de son pays et dénonce les maux de la société burkinabée : négligence de l’administration, prostitution de mineures, archaïsme des campagnes et corruption des villes… Wendemi, dont on suit la silhouette longiligne dans les rues de Ouagadougou, entraîne le spectateur dans une déambulation entre Afrique traditionnelle et moderne.
« Je filme parce que j'ai des choses à dire que je n'arrive pas à exprimer verbalement. L'avantage que j'ai avec le cinéma, c'est que je peux parler un langage personnel néanmoins accessible au plus grand nombre. Voilà pourquoi j'ai tourné un sujet d'actualité : les enfants de curés africains, c'est un problème important. J'avais rencontré une fillette qui allait à l'église non pas pour prier mais pour voir celui qu'elle soupçonnait être son père, elle n'osait rien dire et elle le regardait prêcher... J'ai voulu parler aussi de la prostitution des mineures, un problème lié à la perte d'identité, à la déréliction de la famille traditionnelle, à l'urbanisation. […] C'est ma manière à moi de contribuer à la diversité du cinéma africain, d'aider à résoudre certaines difficultés en les exposant au grand jour. Tout est loin d’avoir été dit sur l’Afrique ! » (S. Pierre Yameogo)
Wendemi, l’enfant du Bon Dieu
France, Burkina Faso, 1993, 1h35, couleurs, format 1.77
Réalisation S. Pierre Yameogo
Scénario René Sintzel, S. Pierre Yameogo
Photo Moussa Diakité, Jürg Hassler
Musique Mahmoud Tabrizizadeh
Montage Michèle Darmon
Production René Sintzel, Dunia Productions, Laafi Productions, Les Films de l'Espoir, Thelma Film
Interprètes Aïda Diallo, Abdoulaye Komboudri, Sylvain Minoungou, Sylvie Yameogo
Présentation au Festival de Cannes (Un Certain Regard) mai 1993
Sortie en France 27 avril 1994
Restauration 4K par la Cinémathèque Afrique de l’Institut français au laboratoire Cité de mémoire.
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