Zazie (Catherine Demongeot), petite fille d’une dizaine d’années au langage fleuri et aux manières délurées, débarque à Paris. Alors que sa mère passe deux jours avec son amant, la gamine est confiée à son oncle Gabriel (Philippe Noiret), artiste. Zazie ne veut qu’une chose : voir le métro. Mais celui-ci est fermé pour cause de grève…
« Après mes deux premiers films, je m’étais rendu compte que ce métier était plus compliqué que les gens ne le pensaient, moi compris. J’avais donc très envie de me livrer à des expériences. Je trouvais que le pari qui consistait à adapter Zazie à l’écran me donnerait l’occasion d’explorer le langage cinématographique. C’était une œuvre brillante, un inventaire de toutes les techniques littéraires, avec aussi, bien sûr, de nombreux pastiches. C’était comme jouer avec la littérature et je m’étais dit que ce serait intéressant d’essayer d’en faire autant avec le langage cinématographique. » (Louis Malle, in Conversations avec Louis Malle, Philip French, Denoël)
Lorsque le roman de Raymond Queneau sort en librairie, le projet de l’adapter intéresse immédiatement plusieurs cinéastes. René Clément se porte candidat. Mais ce roman foisonnant est considéré comme inadaptable. Louis Malle récupère le projet, y voyant un « exercice de style », bien dans la manière de l’écrivain, pour approfondir sa connaissance de ce mode d’expression qu’est le cinéma. Le cinéaste pousse alors les expériences, prend des directions multiples, enchaîne gags, trucages, joue sur la vitesse de ses images… Son objectif : aller loin, puis revenir sur ses pas pour tirer le meilleur de ces expérimentations du langage cinématographique pour ses prochains films. Zazie dans le métro est un film pop, drôle et poétique, loufoque. À sa sortie, il déroute. Mais il est devenu au fil du temps une référence.
Dans un monde chaotique, l’irrésistible Zazie, enfant turbulente et gaie, conteste tout. Elle est la première des enfants de la filmographie de Louis Malle. Le cinéaste commence à dessiner un motif récurrent de son œuvre : le gouffre entre la lucidité de l’enfance et l’hypocrisie du monde adulte. « Zazie, c’est le cinéma de la bonne santé. Il est tout de même réconfortant de constater cette continuité à travers les deux derniers films de Malle, qui rejette les conventions sociales dans Les Amants au nom de la pureté de l’amour, et les ridiculise dans Zazie au nom de la pureté de l’enfance. » (Émile Breton, La Marseillaise, 9 décembre 1960)
Zazie dans le métro
France, 1960, 1h33, couleurs, format 1.33
Réalisation Louis Malle
Scénario Louis Malle, Jean-Paul Rappeneau, d’après le roman éponyme de Raymond Queneau
Photo Henri Raichi
Musique Fiorenzo Carpi
Décors Bernard Evein
Costumes Marc Doelnitz
Production Louis Malle, NEF - Nouvelles Éditions de Films
Distributeur Malavida
Interprètes Catherine Demongeot (Zazie), Philippe Noiret (l’oncle Gabriel), Hubert Deschamps (Turandot), Carla Marlier (Albertine), Annie Fratellini (Mado), Vittorio Caprioli (Trouscaillon), Jacques Dufilho (Ferdinand Gridoux)
Sortie en France 28 octobre 1960
Sortie en salles le 9 novembre 2022 par Malavida dans une rétrospective consacrée à Louis Malle
Remerciements à Gaumont
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